Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Culture & Société

« La Traite Négrière »

traite negriere

L'esclavage cinq cents ans après

Cela semble si lointain et si près

Les séquelles de ce génocide

Expression plutôt morbide

De la cruauté humaine

Incrustées de manière certaine

Dans la mémoire collective

Ces dérives de l'existence

Interpellent toutes les consciences

II

Le fauve dans la jungle sauvage

Ne s'est pas ravalé avec tant de rage

A commettre ces odieux crimes

Contre d'innocentes victimes

III

Hélas des millions d'âmes

Á leurs yeux des êtres infâmes

Nés simplement pour la servitude

Le cardinal l'a dit avec certitude

IV

Dieu est vraiment trop bon

Un corps noir comme du charbon

Ne saurait avoir une âme

C'eût été alors un drame

V

Ce mot une fois lâché

Avec tant de solennité

Le destin du Nègre enchaîné

Était d'ores et déjà phagocyté

VI

Il sera pourchassé

Traqué et persécuté

Vendu et maltraité

À tous les marchés

VII

Les femmes constamment violées

En hommage à leur sensualité

Et leur étonnante beauté

Faisaient le bonheur de ces colons

Se comportant comme des cochons

VIII

Privés de leur statut d'homme

Assimilés à des bêtes de somme

Les esclaves ont sué sang et eau

Y laissant au besoin leur peau

Il leur fallait bien paraître

Aux yeux de leurs maîtres

IX

Les temps ont changé aujourd'hui

Dira-t-on avec pudibonderie

Grâce aux petits-nègres-de-service

Il y a maintenant moins de sévices

X

Fini la nuit des ténèbres

Les humanoïdes sans vertèbre

Semblent enfin disparaître

Peuvent-ils ne jamais renaître

XI

Serait-ce pour les agneaux

Enfin libérés de leurs poteaux

Et dépouillés de leurs oripeaux

Le début des temps nouveaux

XII

L'humanité se relève lentement

Pour contempler le firmament

Caïn et Abel ni noir ni blanc

Tournons la page et en avant

XIII

Il y a encore beaucoup à faire

Des réparations forfaitaires

Et sur une base volontaire

Pour cette fraternité à refaire

XIV

Combattons notre indifférence

Source première de la déchéance

Cultivons l'amour du prochain

Pour un meilleur lendemain

XV

Que les frères-ennemis d'hier

Qui ne sont plus aussi fiers

Se recueillent en toute humilité

Pour cultiver une vraie solidarité

Serge H. Moïse