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Insécurité en Haïti: Qui est derrière tout ça?

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Par Isabelle L. Papillon - Le jeudi 28 Juin 2012, le policier Bazile Jean Rigal, âgé de 34 ans, agent II, affecté au Sous-Commissariat de Martissant, sud de la capital, a été tué par des bandits armés, à Lamentin 54, zone de Carrefour. Bazile Jean Rigal, qui était en civil, se rendait à son domicile, quand il a subi à bout portant l’attaque des bandits. Il était membre de la 17e promotion de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

            Le porte-parole de la PNH, Gary Desrosiers a confirmé l’assassinat de son frère d’armes. La Police scientifique qui était sur place, a trouvé des douilles de calibre 40. L’assassinat de Bazil Jean Rigal porte le nombre de policiers tués à 15 dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, pour le premier semestre de l’année 2012. Ce chiffre représente presque la moitié du nombre de policiers tués l’année dernière, dont le nombre remontait à une trentaine.

            Le vendredi 29 Juin 2012,  à environ 2 heures de l’après-midi, un jeune garçon d’une trentaine d’années a été abattu à Delmas 2 dans un autobus assurant le trajet centre-ville/Clercine/Tabarre. Pris de panique, le chauffeur s’est précipitamment rendu au Champs-de-Mars juste par devant le tribunal de paix de la section Est à la rue  Lamarre, où un constat a été dressé par un juge de paix.

            A Petit-Goâve, le jeudi 28 Juin dernier, un prisonnier est décédé à la garde-à-vue du commissariat de la ville, transformée en prison. Garcia Junel est décédé faute de soins de santé quand beaucoup d’autres prisonniers se trouvent dans un état très grave dans la prison. Suite à ce décès, les autorités judiciaires de Petit-Goâve ont décidé de faire hospitaliser 8 détenus en toute urgence et de libérer 6 autres.

            Selon le responsable du commissariat de Petit-Goâve, Walman Cetout : «La situation est instable dans les 2 cellules du commissariat où sont entassés 157 détenus. Normalement, ce sont des cellules qui ne peuvent accueillir que d’une trentaine de personnes. Tous les individus coupables de tout type d’infractions sont logés ensemble», a-t-il fait savoir. Le pire, c’est que, aucune charge n’aurait été retenue contre eux. Ils devraient être libérés ; mais ils sont injustement gardés en prison. C’est le même cas de figure dans plusieurs centres de détention du pays. Certains se demandent si c’est la défaillance totale du système judiciaire haïtien ou l’application d’une politique dictée par le gouvernement Kale tèt de Martelly/Lamothe ?

            Par ailleurs, les parents et proches des deux jeunes étudiants tués par une patrouille policière dans la nuit du 11 au 12 juin dernier, près de leur résidence à l’Avenue N, Est de la capitale, au moment où ils s’apprêtaient à rentrer chez eux, ont manifesté le vendredi 24 juin dans les rues de Port-au-Prince pour exiger que justice soit rendue aux jeunes assassinés. Marckenson Saint-Vil, âgé de 27 ans et Réginald Lhérisson, 23 ans auraient été abattus par des agents de la Brigade d’Intervention Motorisée (BIM) pour des raisons sentimentales, a-t-on appris. Leurs funérailles ont été chantées à l’Eglise Saint-Anne, le samedi 30 juin dernier et leurs cadavres transportés dans le Sud du pays pour l’inhumation.

            En outre, le dossier du kidnapping suivi d’exécution sommaire de l’homme d’affaires, Richardson Croicy dans le Nord du pays, le 22 mai 2012 défraie toujours la chronique. Le juge d’instruction Heidy Forfuné a ordonné l’arrestation d’une dizaine de policiers impliqués dans cette affaire. Il s’agit de l’inspecteur Romélus Claude Maillard, Osias Louicius, agent 4, John Despeignes agent 4, Ferdinand Frantzo, alias Bèf, agent 3, Honoré Miraniel, agent 2, Milien Osselito agent 3, Roboam Lormil et Erick Fénélus alias Toto. Ce dernier est un ancien policier vivant aux Etats-Unis. Ces policiers sont recherchés pour association de malfaiteurs, tentative d’assassinat, enlèvement et séquestration, trafic illicite de drogue, conformément à l’article 83 du code d’instruction criminelle. Des mandats d’amener ont été également émis à l’encontre de Ford Pierre Jean-Baptiste et le nommé René ainsi connu alias 2 moso, toujours dans le cadre de ce dossier. Seulement 2 individus ont été arrêtés : le policier Elie Louis et Frantz Etienne alias Tidjo.
            Ces derniers temps, l’insécurité a pris une propension incontrôlable, parce que dans la plupart des cas, les auteurs de ce phénomène sont issus ou proches du pouvoir en place. On peut citer le cas du conseiller politique de Michel Joseph Martelly, Calixte Valentin qui a assassiné le commerçant Octanol Dérissaint à la Frontière haïtiano-dominicain les mois derniers. Il était gardé-à-vue au sous-commissariat de Canapé-vert comme un privilégié, puis est transféré récemment au commissariat de Carrefour.

Source: Haiti-Liberté