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Cour d’Appel, Nicole Magloire raconte son enfer puis son exil par le regime de Jean Claude Duvalier

nicole-magloireLa cour d'appel de Port-au-Prince a continué d'écouter le jeudi 14 mars des plaignants dans l'affaire Jean Claude Duvalier, et après Robert Duval et Alix Fils Aimé il y a huit jours, au tour du médecin Nicole Magloire, constate AlterPresse.

74 ans, se déplaçant grâce à une canne, Magloire s'est rendue à la barre pour raconter comment sous la dictature, elle a été mise aux arrêts de façon arbitraire, emprisonnée puis contrainte à l'exil.

Cette audience s'est poursuivie sous le regard entre autres de représentants d'organisations locales et internationales de droits humains, des Nations Unies, de l'Organisation des Etats américains, du Canada et de la France.

Le témoignage de la gynécologue et militante de droits humains, s'est déroulé malgré « l'agressivité des avocats de Duvalier », agressivité qui l'a insultée, dit-elle.

Nicole Magloire rapporte avoir été arrêtée à son domicile le 28 novembre 1980. Les sbires du régime la conduiront aux casernes Dessalines où elle rencontrera les journalistes Lilianne Pierre Paul et Michèle Montas. Elle passera cinq jours en prison avant d'être contrainte à l'exil au Canada où elle résidera jusqu'à la chute du régime, soit pendant six ans.

La secrétaire exécutive de la Concertation nationale contre la violence faite aux femmes a porté plainte pour arrestation et séquestration, viol et pillage de domicile, torture, traitements inhumains et violations de ses droits fondamentaux.

A la question du ministère public de savoir si Jean Claude Duvalier était responsable des violations qu'elle a rapportées, Nicole Magloire n'y est pas allée par quatre chemins et a déclaré : « Oui, il était à la tête des institutions ».

Jean Claude Duvalier a régné sans partage sur le pays à la suite de son père en 1971. Sa dictature prendra fin sous la pression d'un mouvement populaire en 1986. Revenu en Haïti en 2011, il est poursuivi pour crimes économiques et crimes contre l'humanité

Source: Alterpresse