Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Actualités

Dossier Jean Dominique: Des partisans d’Aristide agitent contre Martelly la menace des « ghettos »

jean-dominiquePlusieurs éléments venus des quartiers populaires de la capitale soutiennent que l'ex-Président Lavalas serait prêt à répondre aux questions du juge instructeur Ivickel Dabrésil, mais assimilent parallèlement cette décision judiciaire à une "persécution politique" qu'aurait orchestrée le pouvoir afin d'empêcher une razzia de Fanmi Lavalas aux prochaines consultations électorales

Des partisans de Jean-Bertrand Aristide ont menacé mercredi de gagner massivement les rues et mis en garde le régime du Président Michel Martelly contre toute « tentative de persécution politique », suite à l'invitation que le juge d'instruction Ivickel Dabrésil a lancée à l'ancien Président Lavalas, ultime développement de l'enquête sur l'assassinat du célèbre journaliste Jean Dominique.

M. Aristide est attendu au cabinet d'instruction mercredi prochain (24 avril).

Arrivés en trombe à Radio Kiskeya peu après la diffusion de la nouvelle, Franco Camille, Eder Rosier alias « Dessalines », Elysée Pierre-Louis et Etzer Jean-Louis ont appelé à la mobilisation les habitants des quartiers pauvres de la capitale et de la province. « Cité Soleil, Solino, Bel-Air, La Saline, Delmas 2 et tous les ghettos accompagneront en masse Jean-Bertrand Aristide, mercredi prochain au cabinet d'instruction », ont fait savoir ces représentants de la base de Fanmi Lavalas. Qualifiant leur leader de démocrate n'ayant pas peur de comparaître en justice, après avoir rappelé que personne n'était au-dessus de la loi, ils se disent convaincus que l'ancien Président -reclus dans sa résidence de Tabarre, depuis son retour d'exil, il y a deux ans- répondra à l'invitation du juge Dabrésil, énième magistrat en charge de l'enquête sur le double crime du 3 avril 2000, jamais élucidé.

Directeur de Radio Haïti Inter et proche conseiller politique du Président d'alors, René Préval, Jean Dominique avait été froidement exécuté en compagnie du gardien de la station, Jean-Claude Louissaint.

Les porte-parole de la clientèle des quartiers populaires restée soudée au parti de M. Aristide accusent le régime du Président Michel Martelly de vouloir se servir de l'affaire Jean Dominique comme stratagème pour barrer la route à Fanmi Lavalas, lors des prochaines élections. Cette formation politique ambitionne de rafler tous les postes, des CASEC au Sénat, ont-ils prévenu.

Evoquant l'appui actif de l'ancien chanteur Michel Martelly dit"Sweet Micky" au putsch sanglant ayant renversé, en 1991, Jean-Bertrand Aristide, de même que l'identification du pouvoir actuel à la déferlante militaro-duvaliériste d'après le 7 février 1986, Franco Camille et Eder Rosier ont estimé que ceux qui sont aujourd'hui au timon des affaires jouissent d'une impunité totale.

L'état-major de Fanmi Lavalas, un parti ayant toujours à sa tête son leader charismatique, pratiquement inamovible (Jean-Bertrand Aristide), n'avait pas encore réagi mercredi soir à cette nouvelle donne que constitue la décision du juge Ivickel Dabrésil dont l'effet politique potentiel est presqu'inévitable dans un environnement haïtien très singulier.

Source: Radio Kiskeya

Publié le jeudi 18 avril 2013

A Lire Aussi: