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Michel Martelly accuse Mirlande Manigat de fomenter un « coup d’état »

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Les propos du chef de l'Etat dénonçant une tentative de déstabilisation de son régime qu'il estime populaire sont rejetés par le RDNP qui défend la profession de foi démocratique de son leader et appelle le dirigeant Tèt Kale à "se ressaisir"

Le Président Michel Martelly a dénoncé mardi, en marge de la dernière journée du carnaval des fleurs, un complot de l'opposition visant à le renverser à travers un « coup d'Etat » dont la chef d'orchestre ne serait autre que Mirlande Hyppolite Manigat, sa rivale malheureuse aux élections de 2011 qui rejette catégoriquement pareilles allégations.

Pour ne pas la nommer, le chef de l'Etat a indiqué à un journaliste qui l'interrogeait à la télévision que tout le monde allait rapidement comprendre de qui il s'agissait. « La dame, qui devrait être la première à combattre les coups d'état, pour en avoir été elle-même victime, a pris la tête d'une série de ceux qui veulent commettre un putsch », a déploré, sans fournir de détails, Michel Martelly tout en se prévalant du soutien de la population.

Ironique, le Président a laissé entendre que contrairement à ses opposants, il gardait les deux pieds sur terre en vue d'accompagner dans sa quête de changement la population qui, affirme-t-il, le lui rend bien. « La sécurité rapprochée dont je dispose n'empêche pas la population de me tuer, mais plutôt de m'embrasser », a lancé M. Martelly ajoutant que tout le monde voulait fraterniser avec lui après s'être félicité du bon déroulement du carnaval.

Dans un communiqué, le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes dément catégoriquement toute intention belliqueuse de sa secrétaire générale, Mirlande Manigat, restée fidèle, dit-il, à la doctrine démocratique et non violente de la Démocratie Chrétienne, famille politique à laquelle appartient le RDNP dont le fondateur Leslie Manigat -mari de l'actuelle dirigeante- fut renversé en 1988 par un coup d'état militaire, trois mois seulement après son accession controversée à la Présidence d'Haïti. Le communiqué revendique en revanche le droit du parti de contester les pratiques autoritaires et les dérives du pouvoir de Michel Martelly.

L'ex-chanteur surnommé « Sweet Micky », en proie à une succession de scandales au cours des deux premières années de son mandat, a encore une fois qualifié de balivernes les allégations de corruption pesant sur son épouse Sophia et son fils Olivier Martelly ou encore des soupçons sur sa fortune personnelle.

Les deux membres de la famille présidentielle font l'objet de poursuites judiciaires pour détournement présumé des fonds du trésor public, une affaire sur laquelle enquêtait le juge Jean Serge Joseph dont la disparition dans des conditions obscures a provoqué un tollé et mis à mal l'image de marque du chef de l'Etat et de son entourage.

Les deux Chambres du Parlement et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) ont diligenté séparément trois enquêtes en vue de faire la lumière sur cette affaire, également au coeur d'investigations judiciaires au Canada, pays dont le défunt magistrat détenait la nationalité.

Source: Radio Kiskeya
Publié le mercredi 31 juillet 2013

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