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Lavalas veut un autre gouvernement, Martelly deux mandats consécutifs par président

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Alors que des représentants de l'exécutif ont assisté à l'ensemble des rencontres de la semaine dernière dans le cadre du dialogue lancé par la CEH, les partis politiques vont devoir, ce mardi, convaincre le chef de l'Etat au sujet des ententes qu'ils ont trouvées. Entre-temps, Fanmi Lavalas réclame un autre gouvernement et Michel Martelly pense qu'un président devrait pouvoir exercer deux mandats consécutifs.

La deuxième manche du dialogue politique s'ouvre ce mardi. Cette fois, les partis politiques vont discuter avec l'exécutif sur l'ensemble des ententes trouvées la semaine dernière. Toujours sous les auspices de la Conférence épiscopale d'Haïti (CEH), ils auront pour tâche de convaincre le président Michel Martelly. « Je suis ouvert. C'est moi qui avais demandé le dialogue. Je suis ouvert à des compromis. Mais on doit s'asseoir et discuter », a déclaré le chef l'Etat sur La voix de l'Amérique la semaine dernière pendant sa visite à Washington.

Michel Martelly a reconnu que ses représentants ont suivi les différentes rencontres entre les partis politiques à l'hôtel El Rancho, mais a-t-il souligné, à titre d'observateurs. Il dit être au courant des ententes trouvées entre les partis politiques. Cependant, a ajouté le chef de l'Etat, c'est l'argumentation des partis politiques mardi et mercredi qui va le porter à donner de la valeur à ces ententes.

Par ailleurs, le locataire du palais national croit qu'un président devrait pouvoir faire deux mandats consécutifs contrairement aux prescrits de la Constitution qui exigent un intervalle de cinq ans entre deux mandats pour le président de la République. Il a reconnu que la loi mère a mis, en ce sens, des verrous pour éviter la dictature. Toutefois, cela occasionne des ralentissements dans la continuité de l'Etat, a-t-il souligné. Martelly dit souhaiter que dans le prochain amendement de la Constitution, un chef de l'Etat puisse faire deux mandats consécutifs.

Encore une fois, Michel Martelly a appelé les acteurs politiques à l'unité, la population à la patience alors qu'il entame sa troisième année au pouvoir. Et la diaspora, il l'invite à venir investir dans le pays.

Dans un communiqué, Fanmi Lavalas rappelle à « ses millions de membres et sympathisants » qu'elle maintient la position prise pendant le processus du dialogue la semaine dernière : « un autre gouvernement, un autre Conseil électoral provisoire qui a la confiance de la population, un dialogue national... ». Selon Maryse Narcisse, coordonnatrice du parti de Jean-Bertrand Aristide, Fanmi Lavalas ne veut faire partie ni d'un gouvernement ni du Conseil électoral provisoire. « Sa volonté est de servir le peuple. C'est pourquoi la mobilisation continue contre la faim, la misère, le chômage, l'insécurité, l'impunité, les persécutions politiques et la violation des droits humains. »

La coordonnatrice de Fanmi Lavalas remercie la structure du parti dans le département de l'Ouest et « plusieurs milliers membres de l'organisation qui avaient répondu à la mobilisation du 7 février 2014 ».
A travers tout le pays, Fanmi Lavalas va poursuivre la mobilisation « jusqu'à son arrivée démocratiquement au palais national ».

La semaine dernière au cours du premier round de dialogue, les partis politiques se sont mis d'accord sur la question relative au nombre d'élections à réaliser pour l'année en cours. Il s'agit des élections pour le renouvellement des deux tiers du Sénat, la Chambre des députés et les collectivités territoriales. « Un consensus a enfin été trouvé pour réaliser ces élections en un seul temps, a dit le cardinal Chibly Langlois, président de la CEH, la médiatrice. Ce n'est pas à nous de fixer des dates pour la tenue des prochaines joutes. »

A l'issue de la 7e journée de dialogue mardi à l'hôtel El Rancho, les acteurs politiques étaient tombés d'accord pour mettre de côté le Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) et le remplacer par un Conseil électoral provisoire. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont appelés à désigner d'autres représentants dans la nouvelle institution électorale dans les 15 jours qui suivent la signature finale de l'accord.

Outre les compromis trouvés sur les thématiques élections et bonne gouvernance, les acteurs politiques se sont entendus sur la nécessité d'amender la Constitution. Cependant, le président de la CEH croit qu'il faut avant tout créer des conditions propices à la tenue des élections dans le pays afin d'arriver à cet amendement en bonne et due forme.

23 organisations politiques sur une cinquantaine ont été mandatées pour discuter avec l'exécutif sur l'ensemble de ces ententes. C'est ce deuxième round de dialogue qui s'ouvre ce mardi à l'hôtel El Rancho à Pétion-Ville. A l'exception des organisations politiques du MOPOD, l'aile dure de l'opposition, les principaux partis politiques ont pris part à ce dialogue.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste

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