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CEP: Combien de sets Martelly doit-il encore perdre ?

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Si le Conseil électoral de Fritzo Canton annonce pour ce vendredi la publication d'un nouveau calendrier électoral, tous les parlementaires et conseillers du président Michel Martelly, qui se prononcent en off ou en clair, concèdent que des tractations se tiennent pour modifier une nouvelle fois le Conseil électoral (ne demandez pas s'il est permanent ou provisoire).

Il faut dire que, mis à part la communauté internationale qui apporte un appui mesuré à la dernière mouture du CEP, la classe politique et la société haïtienne doutent de ses capacités à organiser de bonnes élections d'ici la fin de l'année.

Hormis les membres du gouvernement les plus zélés, personne n'appuie sans condition le CEP actuel, même si presque tout le monde convient qu'il faut organiser les élections dans le meilleur délai.

La semaine dernière, ce sont les membres de ce qu'il en reste de la société civile haïtienne qui avaient courageusement appelé à la réalisation des élections avec « un CEP crédible et inspirant confiance et une loi électorale respectueuse de la Constitution en tenant compte de la situation exceptionnelle que nous vivons ».

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie avait abondé dans le même sens pour réclamer la « mise en place d'un Conseil électoral équilibré, susceptible d'inspirer un minimum de confiance aux électeurs et aux futurs candidats ».
Tic-tac, tic-tac. Le temps passe. Rien n'indique que nous nous approchons de la réalisation des élections en attente depuis trois ans et promises pour octobre 2014. Tic-tac, tic-tac, le président Michel Martelly est en passe de perdre un autre set dans le match qu'il joue contre l'opposition multiforme qui l'assaille.

Depuis que Michel Martelly est président de la République, nous avons déjà eu le CEP des 6, celui des 9 et aujourd'hui celui des 7. Aucune des combinaisons n'a pu faire avancer le dossier des élections. Trois présidents, tous proches de la présidence, Josué Pierre-Louis, Emmanuel Ménard, Fritzo Canton, n'ont pas eu l'heur de convenir ni d'inspirer confiance. Le CEP au temps de Martelly est une machine sans âme qui fait peur.

Martelly, dans la foulée, brûle ses hommes sans rien obtenir en retour. Il épuise aussi les appellations. Nous sommes passés du Conseil électoral permanent au Collège transitoire du Conseil électoral provisoire avant de revenir à la formule de 2010 d'un simple Conseil électoral provisoire sans rien régler de concret. Il n'y a même pas une loi électorale votée en bonne et due forme.

Avec Martelly, l'opposition le dit sur tous les tons, il y a des carnavals à gogo, mais toujours pas d'élections. Il y a des candidats déclarés, des luttes au plus haut niveau, mais toujours pas d'élections. Il y a l'appui, les injonctions et les millions de nos amis de la communauté internationale, mais toujours pas d'élections. Pourquoi ?
Si on ignore les vraies raisons, il semble que le chanteur devenu président de la République sans connaître un seul des membres du CEP qui organisait les élections dont il était sorti vainqueur, est traumatisé. Il veut s'assurer que l'organisme électoral est sous son contrôle absolu avant de repartir en campagne.

Au rythme que prend la saga des élections, Michel Martelly n'est pas au bout des inévitables concessions ni des sets perdus avant de comprendre comment se joue le match démocratique en Haïti.

Source: Le Nouvelliste

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