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Lettre ouverte du New England Humain Right organisation (NEHRO) au Président provisoire Jocelerme Privert

 new england Neho lettre privert

Boston, Massachusetts, USA,  le 3 Juin 2016

Son Excellence Monsieur Jocelerme Privert

Président Provisoire de la République d’Haïti

Palais National

En ses bureaux.-

 Excellence Monsieur le Président,

En vous adressant cette lettre ouverte aujourd’hui, la New England Human Rights Organization (NEHRO), organisme international de promotion et défense des droits humains, basé à Boston, Massachussetts, entend vous exprimer sa profonde inquiétude relative au climat sociopolitique volatile, porteur de nuages lourds et sombres. Ce climat est annonciateur de graves mésaventures sociales pour le pays déjà en proie à une situation économique particulièrement difficile, pour la grande majorité de la population. S’il est légitime de vouloir rentrer dans l’histoire comme l’un des chefs d’Etat haïtien qui a défie la communauté internationale pour avoir entendu la voix d’une grande partie de la classe politique et de la société civile haïtienne qui réclamaient haut et fort la mise en place d’une commission de vérification et d’évaluation des joutes électorales du 09 Aout et du 25 Octobre 2015, vous avez droit à l’estime comme un chef d’Etat haïtien qui essaie de garder une certaine autonomie dans un dossier politique interne. Cependant, la NEHRO, par la présente veut attirer votre attention sur certains manquements de votre présidence.

 Excellence Monsieur le Président,

Garant de la bonne marche des institutions, votre fonction de chef d’Etat vous place au-dessus des secteurs et des groupes politiques et sociaux. La recherche du consensus et du compromis politique font partie de votre responsabilité de Chef d’Etat pour une société apaisante, tournée vers la modernité, le progrès social et le développement économique du pays. Ce pays que vous avez l’opportunité de diriger ne peut et ne doit pas continuer à fonctionner comme si les lois n’existent pas! On ne peut pas impunément continuer à transgresser les lois de la République. On constate avec indignation que le système judiciaire haïtien confronte encore de sérieux problèmes de dépendance et de corruption qui sont l’héritage de pouvoirs autocratiques et autoritaires.  La nomination irrégulière du Magistrat Jean Danton LEGER au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et l’absence des hautes autorités judiciaires aux diverses cérémonies officielles du pays sous votre présidence sont des exemples palpables.  Malgré les beaux discours que vous aviez prononcés, rien n’a été fait pour aborder ces grands problèmes sociaux et économiques durant les quatre mois de votre présidence.

 Excellence Monsieur le Président,

A ce Carrefour délicat où n’importe quoi peut faire basculer le pays dans l’absurde ou le chaos, il vous incombe de rechercher, par le dialogue constructif et sincère, dans le respect scrupuleux des lois de la République, un compromis nécessaire pour éviter au pays une longue transition et d’instabilité politique. Un compromis national exige l’activation d’une table de concertation autour de laquelle devraient se retrouver tous les secteurs organisés de la société et les autorités constituées de l’Etat. Il serait fort intéressant que vous entamez ce dialogue indispensable avant le 14 juin 2016. Date à laquelle, un président élu aurait dû investir la magistrature suprême de l’Etat en Haïti.

Dans l’espoir que nos remarques retiennent votre attention, la New England Human Rights Organization (NEHRO) vous prie, Monsieur le Président Provisoire de la République, de recevoir ses salutations distinguées.

Josué Renaud, MS MED
Président

Antonal Mortimé, Juriste
Secrétaire General