Actualités
Des Trouble-Fêtes à un Rassemblement de Macoutes à New York
- Détails
- Catégorie : Actualités
- Publié le vendredi 3 août 2018 13:44
Par Alain Zéphyr - Des militants de la démocratie ont étouffé́ le jeudi 26 juillet 2008 à New York un rassemblement de l’extrême droite duvaliériste et de son nouveau leader François Nicolas Duvalier. Les protestataires ont crié́ « Aba makout / Viv demokrasi » et dénoncé́ l’assassinat de milliers d’haïtiens ainsi que la dilapidation des centaines de millions de dollars (entre 300 et 800, selon les estimations) par le régime inique des Duvalier. La réunion a été́ écourtée. M. Duvalier n’a pas pris la parole et est parti précipitamment. La tension était vive ce soir-là̀ entre les protestataires et une dizaine de macoutes venus supporter leur leader, à Brasserie Créole, un restaurant haïtien situé à Cambria Heights, Queens, New York. La rencontre des duvaliéristes coïncidait avec l’anniversaire de la création de la milice paramilitaire des « Volontaires de la Sécurité́ Nationale », le 29 juillet 1958.
Parallèlement, la protestation à laquelle celle-ci donnait lieu illustre le péril d’une entreprise de reconquête du pouvoir par les duvaliéristes. En effet, leur rencontre survenait à un moment où les masses haïtiennes venaient de faire une irruption spectaculaire sur la scène nationale pour exiger la prise en compte de leurs droits économiques et sociaux. Il ne fait point de doute que la satrapie duvaliériste engluée dans sa vision nihilo-fasciste du monde aura du mal à s’accommoder à cette exigence majoritaire pour plus (+) de démocratie.
Symptomatique de cette dualité́ est la déclaration d’un macoute à la réunion de Queens que « le pays n’est pas prêt pour la démocratie ». Cela sous-entendrait qu’ils entendent revenir à la dictature. Comment y parviendront-ils au regard de la vitalité́ de ce peuple qui ne cesse de se créer et de se transformer ? C’est une question qui échappe très probablement à M. Nicolas Duvalier, nazillon et apologiste des crimes de lèse-liberté et de lèse-humanité commis ou ordonnés par son père et son grand-père.
Pourtant, les macoutes réclament leur inclusion dans le débat démocratique. Cependant, ils semblent ignorer toutes les conditions préalables aux débats, lesquelles visent à assurer le maintien de la démocratie. En effet, le duvaliérisme demeure l’illustration parfaite d’un pouvoir arbitraire et sans limites qui nie la démocratie par la violence politique, la négation des droits et libertés, la présidence à vie et la corruption ; bref une machine infernale qui n’a fabriqué́ que le deuil et la misère du peuple haïtien. Aussi, face aux provocations de l’extrême droite macoute, il faut maintenir la vigilance pour ne pas sombrer dans l’oubli et surtout résister à toute banalisation ou relativisation du totalitarisme duvaliérien.
Vous pouvez également lire cet article dans le dernier numéro de Haiti Liberté
Alain Zéphyr
LES DERNIERES NOUVELLES