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Les Boules-Quiès de Martelly...

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Soumis à Tout Haiti le 25 Novembre 2012

Par Dieudonne Saincy

Pour la petite histoire, le Général Charles De Gaulle (1890-1970)n'aimait pas vraiment l'opéra. Il détestait ce genre de spectacle de musique dramatique. Tragique. Cependant, convenance sociale oblige, il était contraint d'y aller en raison de sa fonction de Chef d'Etat (1940- 1969). Pour y remédier à chaque représentation, il a eu recours aux Boules-Quiès. Discret avec ses boules (oreilles bouchées), le Général y assistait comme s'il en avait aimé.

Spontané, au moment d'applaudir, il suivait tout simplement le public. Il n'écoutait pas, mais il applaudissait au moins.

Le Président Martelly, lui, a la boule à zéro, c'est visible. Son PM aussi. Presque. Le président Martelly qui ne jure que par sa politique: « Se zanmi m» ou "I don't care", suscite des frustrations partout.

Grogne pour un ci et pour un ça, ici à Port-au-Prince et dans les régions. Minorité silencieuse. Majorité bruyante ou indécise, la société dans toute sa dimension sociale est en train de se mettre en boule. Les deux compères n'ont pas l'air d'avoir les boules avec le train où vont les choses. D'ailleurs, ils aiment jouer aux boules et regarder "Bon Boul" à la télé, quand ils n' y assistent pas dans les stades. Pourtant, le sentiment de révolte qui anime nos compatriotes, plus ça dure ou perdure, plus les hommes de ce pouvoir devraient craindre de perdre la boule,

si déjà ce n'est pas le cas. En politique, le dopage existe aussi. Probablement. Ne serait-ce alors qu'une question de temps. Les petits foyers de contestations qui s'allument dans chaque recoin du pays, à tort ou à raison, ont tendance à faire boule de neige. Résultat: Les pays "amis" exhortent leurs ressortissants à ne pas traîner dans certains quartiers. Haïti fait peur. L'alerte rouge pour la famille et amis de la famille. Oui un peu comme la chanson Rap d'un groupe français NTM: "

Ne laisse pas traîner ton fils, si tu ne veux pas qu'il glisse"! Voilà à quoi le pouvoir dans sa gestion des affaires publiques semble vouloir réduire la vie dans la cité. Comme au temps de Sweet Micky: "

Si on aime, on applaudit; si on aime pas, on applaudit pas". Le Président qui n'est plus ou qui est censé n'être plus Sweet Micky depuis le 14 mai 2011, aime recevoir les applaudissements qu'on aime ou pas. "

Sak pa kontan anbake", aime-t-il scander

comme vient de le rappeler récemment, Marvel Dandin, dans un édito. Voilà bien des mois, dans la rue ou via les médias que le peuple, avec une boule dans la gorge, joue son opéra. Martelly n'aime pas. Il n'aime pas ça. C'est son droit. Par contre, il est contraint d'y assister malgré lui. Convenance politique oblige. Il ne fallait pas être là tout simplement.

Contrairement au français, Général De Gaulle, Martelly n'est pas contraint d'applaudir l'opéra du peule haïtien. Tout ce qu'on lui demande, c'est d'enlever ses Boules-Quiès afin d'écouter la nation. Écouter dans la langue hébraïque veut dire aussi obéir. Justement, alors que Le président de la République et sa famille ont été reçus jeudi par le pape Benoît XVI, le chef de l'Etat avait t-il pensé à enlever ses Boules-Quiès?

Enfin, à un moment où l'intellectuel français Jacques Attali vient de publier (Jacques Attali : "Diderot, mon frère"), le temps est venu de rappeler pour Martelly-Lamothe que Denis Diderot (1713-1784), avant la révolution française disait en substance ceci: "

En politique, quand on annonce une réforme, il faut la faire. Quand on a fait des promesses, il faut les tenir. Sinon, le peuple tranchera". On connaît la suite. Parce que la politique, c'est comme la musique, elle est bonne quand on ne triche pas.

 Dieudonne Saincy. DS

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