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Vive Martelly! Vive Josué Pierre-Louis! Aba Haïti! Aba la justice!

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L'État de droit, une signification exceptionnelle dans la lexicographie mickyste!

Madame Marie Danielle Bernardin a renoncé de poursuivre L'ANCIEN CONSEILLER PRÉSIDENTIEL AU RANG DE MINISTRE, Mr Josué Pierre-Louis qu'elle avait accusé de viol et d'agression contre sa personne. Et vive la justice, et maudite soit la pute!!! Les partisans de Mr Pierre-Louis et par extension de Martelly également n'ont pas caché leur euphorie sur les réseaux sociaux cette semaine en apprenant cette '' bonne nouvelle''. Certains ignorants ont scandé le triomphe de la justice, tandis que d'autres ont parlé d'une prise de conscience par la pute, qualifiant ainsi le geste ''bienveillant et chrétien'' de madame Marie Danielle à l'égard du puissant président du CEP de facto.

En effet, les Sweet-Mickystes qui en majorité ont un jugement très superficiel et benêt ont une infinité de raisons de se réjouir par ce geste gracieux de la ''victime'' car après tout, ce dossier impliquant l'un des proches du pouvoir était vraiment embarrassant et hideux pour un gouvernement coloré de toute son âme et tout son crâne en une rose foncée de malpropreté, de grossièreté et de répugnance. Les scélérats actuellement au pouvoir ont tout montré en matière de dévergondage, et s'ils en ont une vilénie en particulier qu'ils n'ont pas encore affiché, c'est peut-être celle-ci n'existe pas jusqu'à date. Madame Marie Danielle a pris sa foi ''chrétienne'' comme prétexte pour désister sa plainte contre Josué Pierre-Louis. On peut dorénavant augurer le point final que l'actuel commissaire du gouvernement immoral et corrompu jusqu'aux os, pour qui la justice et le droit sont les ordres et les caprices de Mr Martelly avec apparemment sa tête toujours bourrée de crack, donnera à cette affaire.

Alors je me demande une fois de plus pourquoi ce foutu pays d'Haïti est si maudit?

Je ne pouvais contenir mon indignation encore une fois pour notre malédiction car j'ai constaté comment l'ignorance et la banalité ne cessent de ronger la presse haïtienne et une grande partie du peuple. Personne, oui personne, n'a même pas osé fouler violemment le sol haïtien pour crier ''tonnerre de Dieu'' qui est madame Marie Danielle pour arrêter une poursuite criminelle? Est-elle le commissaire du gouvernement? Est-elle un procureur? Que ce soient des journalistes dits professionnels, des Mickystes de la diaspora qui soi-disant avaient tenté au moins d'enlever la noirceur de l'ignorance en prétendant fréquenter une école là où ils vivent, ou enfin des haïtiens à peine capables d'écrire le mot droit, la décision de madame Danielle pour ce groupe d'haïtiens, qui semble-t-il sont encore ''mi- bêtes'' dans le processus darwinien, prouve qu'elle mentait et le bon samaritain Mr Pierre-Louis était innocent.

Dans tout État de droit moderne, la jurisprudence est divisée principalement en deux catégories de droit : le droit civil et le droit pénal. Le droit civil ou ''jus civile'' porte sur les différends qui opposent des parties privées ou sur des actes ou omissions empreints de négligence qui causent un préjudice à autrui. Ainsi, les personnes physiques ou morales qui ne s'entendent pas par exemple sur les modalités d'un contrat ou encore qui estiment avoir été injustement congédiées, ou encore se sentent victimes de diffamation peuvent intenter une action afin de demander aux tribunaux de déterminer qui a raison et d'exiger des réparations de la partie accusée. En résumé, le droit civil concerne les rapports entre les individus. Dans une poursuite civile, la partie demanderesse peut comme elle le désire arrêter le processus car cela n'implique pas la société et l'appareil public et la majorité des États modernes, y compris la France qui est la source du droit haïtien, ont leur droit civil fondé sur le Corpus juris civilis de Justinian, un empereur romain du VIe siècle.

En revanche, le droit criminel ou pénal, ou encore ''jus crminale'' concerne les actes antisociaux (actus reus) qui visent à nuire intentionnellement à des personnes mais qui, dans un sens plus large, sont considérés comme des infractions contre nous tous, c'est-à-dire toute la société. Parmi ces actes criminels on peut citer par exemple, le vol, le viol, l'homicide, les agressions corporelles, l'introduction par effraction chez quelqu'un, etc.... A souligner aussi qu'on distingue deux types de crimes : d'abord le '' mala in se'' qui est un acte criminel délibéré ou dangereux qui cause des lésions corporelles ou des dommages matériels, parmi lesquels on peut citer un cas de viol, et le ''mala prohibita'' qui constitue un manquement à un devoir comme par exemple conduire avec un permis suspendu.

Le Code pénal d'Haïti prévoit de nombreuses infractions criminelles y compris le viol. Étant donné que le viol constitue une infraction contre la société, c'est normalement l'action publique, représenté par un procureur ou un commissaire du gouvernement, qui s'en charge de l'enquête et engage les poursuites pour le compte de la victime. La victime ne peut pas unilatéralement signer une lettre et déclarer qu'elle renonce à poursuivre l'accusé car elle n'a pas cette autorité. Imaginez mes amis que deviendrait la justice criminelle si tout le monde pouvait signer une lettre pour désister une plainte criminelle contre un individu : un frère tuerait sa sœur et les parents ''victimes'' pourraient définitivement éviter toute condamnation de leur fils criminel. Toutefois, madame Marie Danielle peut signer une lettre déclarant qu'elle arrête les procédures civiles s'il y en avait, ou qu'elle avait menti et que son accusation était fausse. Dans ce dernier cas, assurément le procureur pourrait abandonner la poursuite contre le défendeur Josué Pierre-Louis mais la présumée victime à son tour commettrait ce qu'on appelle une ''criminen falsi'' ou fausses déclarations criminelles et elle pourrait être poursuivie en justice criminelle par l'État et en justice civile par Mr Pierre-louis si ce dernier le désire car madame Marie Danielle a sali sa réputation et son intégrité et il peut réclamer des dommages et intérêts.

Succinctement, les manifestations concrètes de la spécificité du droit pénal sont les suivantes :

i) Les crimes sans victime (complot, tentatives de meurtre) ou sans victime précise (trahison).

ii) Il peut y avoir simultanément une responsabilité civile et une responsabilité pénale sans violation du principe non bis in idem (exemple affaire DSK).

iii) Il peut y avoir une responsabilité civile pour un comportement donné sans responsabilité pénale et vice versa

iv) Procureur ou commissaire est en charge. Quiconque peut dénoncer une infraction. En droit civil, seule la personne qui a un intérêt dans un litige peut déclencher le processus judiciaire.

v) Le procès pénal se solde par une punition plutôt que par un redressement (compensation, indemnisation, dommages-intérêts).

Le dénouement de l'affaire Pierre-Louis nous montre encore qu'un État de droit est un rêve très lointain pour les haïtiens car un meurtrier, un violeur peut rester impuni si la victime soudoyée ou menacée décide de rejeter ses accusations contre l'accusé. Donc en Haïti, ce pays d'une exception ''exceptionnelle'', il n'y a pas une justice criminelle dont l'État en a la charge des investigations et une justice civile pour régler les conflits ordinaires et d'intérêts généraux entre les citoyens. Le peuple haïtiens, certains juristes haïtiens et la presse haïtienne, tous oublient ou ignorent qu'un crime n'est pas seulement commis contre un individu mais contre une société, c'est pourquoi dans tout État de droit, il existe des procureurs pour investiguer des infractions criminelles et la décision ou non de suspendre une poursuite criminelle relève de l'autorité seulement et uniquement du procureur ou du commissaire qui représente l'État.

Donc mes chers compatriotes, la décision de madame Danielle ne devrait pas arrêter la poursuite criminelle de Josué Pierre-Louis si le commissaire voudrait appliquer la loi car Marie Danielle ne peut pas décider pour le pays quel présumé criminel doit être poursuivi ou non. Un commissaire tenace et ayant un minimum sens de justice peut continuer les investigations pour déterminer si la victime était réellement violée car jusqu'à présent, elle n'a jamais infirmé qu'elle n'a pas été abusée par Mr Josué Pierre-Louis. Même un simple citoyen peut décider de poursuivre le dossier car ''tout individu' dans une société de droit a l'obligation et le devoir de dénoncer un crime et ce citoyen pourrait demander de citer madame Danielle comme témoin et victime. Et là encore, si elle ne nie pas ses accusations, le procureur peut continuer avec les investigations et accuser Mr Pierre-Louis. Pour vous surprendre encore plus chers lecteurs, même si madame Danielle avait déclaré qu'elle n'a pas été violée, un procureur perspicace pourrait continuer les poursuites contre Josué Pierre-Louis en investiguant les raisons du revirement de la présumée victime car son démenti du crime peut être dû à des menaces contre sa personne ou sa famille, qui est encore un autre crime.

Je le jure sur ma vie, si je vivais en Haïti, Josué Pierre-Louis serait poursuivi même avec la lettre de madame Danielle car cette lettre n'a aucune validité en droit criminel. Je n'ai rien contre Mr Pierre-Louis mais je crois que ce sera une opportunité de donner une leçon de droit aux Mickystes qui n'arrêtent de ''pénétrer relâche leurs doigts longs aux arrières de la justice haïtienne pour l'empêcher de cracher un minimum de droit'', et tout en parlant paradoxalement d'État de droit. Les haïtiens d'habitude critiquent les débauches des institutions étatiques pour tous les maux du pays, mais encore, le cas de madame Danielle Louis montre clairement en général, c'est la faute des soi-disant ''victimes'' qui pervertit ces institutions. Marie Danielle n'est pas un procureur, elle ne peut pas exonérer Josué Pierre-Louis. Donc mes chers compatriotes, nous comprenons maintenant que bien des fois c'est le peuple haïtien lui-même en complicité avec des dirigeants scélérats qui ne cessent de corrompre le système.

On le voit chaque jour. Les haïtiens résidant au Canada, aux États-Unis, ou en Europe acceptent d'attendre des semaines ou des mois pour obtenir des institutions de ces pays-là leurs passeports, leurs certificats de naissance ou de leurs enfants, de mariage, de décès, etc., mais en Haïti, ils sont impatients, ils doivent trouver un racketteur pour contourner le système et obtenir les documents le plus rapide que possible. Dans les États de droit, les haïtiens consentent à aller à une auto-école pour être éligible à avoir un permis, mais en Haïti ces mêmes individus préfèrent soudoyer un policier mal rémunéré pour avoir ce permis même s'ils n'ont jamais lu un code de la route et touché au volant d'une voiture dans leur vie. Des parents en Haïti, quand leurs enfants échouent une année académique, ne cachent aucune gêne pour leur obtenir de faux documents et leur changer d'institutions scolaires pour les aider à grimper à la classe supérieure, et plus tard, quand tous ses analphabètes fonctionnels ne pourront pas être admis à l'université d'état qui est très compétitive malgré sa très mauvaise qualité, c'est la faute du pays ces mêmes parents ne cessent de complaindre. N'importe où ils se trouvent en terre étrangère, les haïtiens savent que compétence, honnêteté et connaissance sont des critères essentiels qu'un citoyen doit posséder pour diriger le canton où ils évoluent, mais ces mêmes haïtiens croient la délinquance personnifiée en Michel Martelly sied mieux à Haïti et ironiquement ils attendent des résultats. Pourquoi, pourquoi, je n'arrête de demander à Jéhovah ou à Erzulie, les haïtiens détestent tant ce malheureux pays d'Haïti?

Hans Krys
Photo credit: Haiti-Liberté

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