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Michel Martelly ou le culte de la personnalité

jean-monard-metellusC'est Evans Paul, l'ancien maire de la capitale qui s'en est offusqué hier à l'émission Ranmase sur Caraibes FM. Le dirigeant politique du KID juge en effet scandaleux que le président de la République ait choisi de changer les couleurs nationales (bleu et rouge) en rose. Façon ironique (dont il a le secret) pour dire que Michel Martelly utilise la couleur ayant servi à son parti d'emprunt (Repons Paysan)

pour accéder à la présidence dans toutes les décisions et propagandes politiques (crédit rose, carte santé rose etc..). Evans Paul a aussi cité Moyse Jn Charles, le bruyant sénateur du Nord qui avait dénoncé le népotisme au palais national où les proches du chef de l'Etat s'octroient tous les privilèges et se servent des ressources de l'Etat comme s'il s'agissait des biens personnels. K-Plim  pointe du doigt l'épouse du président sommé par Moyse Jn Charles d'expliquer à la nation où l'argent du programme "aba grangou" a été dépensé, le beau-père du chef de l'Etat, lui aussi très actif dans des dépenses somptueuses, son beau-frère (Kiko) ou le fils qui dispose d'un trésor de guerre pour construire des infrastructures sportives à travers le pays.

Par la même veine, le député de Léogane, Me Danton Léger a annoncé la tenue sous peu d'une manifestation dans sa circonscription pour dénoncer la vie chère et la faim qui tenaillent la population; le député de la 2e Circonscription, Jn René Lochard confie qu'il est souvent obligé de se cacher car, il est constamment envahi par des gens qui ne savent à quel saint se vouer pour joindre les deux bouts. Les deux parlementaires confient qu'ils auraient réfléchi mille fois avant de s'engager s'ils savaient, avant leur élection, qu'ils allaient s'embarquer dans cette galère. Tout aussi critique que Evans Paul, le sénateur Steven Benoit a dénoncé les dérives et indiquer que le temps d'observation pour le président Martelly est fini et que maintenant celui-ci ne peut pas prétexter qu'il est en temps d'apprentissage. Il a aussi épinglé ses collègues au sénat qui continuent de jouir des privilèges liés à la fonction alors qu'ils brillent par leur absence au parlement.

Steven Benoit a aussi dénoncé des lacunes graves dans la dernière loi des finances (budget) déposée au parlement et indiquer que l'opportunité de la présence de certains ministères nouvellement créés et qui ont déjà un personnel fonctionnel sans les lois-cadres et sans des fonds alloués pourrait être remise en question. Me Danton Léger n'écarte pas la possibilité que ce budget soit renvoyé à l'Exécutif. Même avis du députée de la 2e Circonscription de Port-au-Prince, NZou Maya Bellange Jn-Baptiste venu à l'émission pour démentir des allégations selon lesquelles il aurait tiré sur des habitants de sa circonscription (j'ai effectivement tiré en l'air pour disperser des energumenes qui étaient venus lancer des pierres contre ma maison). Le plus acide de tous demeure le Dr Junot Félix de AKAO qui s'en est pris aux parlementaires pour leur attitude complaisante vis-à-vis du pouvoir et de celui-ci aussi et particulièrement le président Martelly pour sa mégalomanie et son très fort penchant populiste. "Déjà, dit-il, des slogans de genre bandit légal qui n'ont aucune substance propre ni aucune incidence positive sur une jeunesse en totale déliquescence nous montrait bien avant dans quel courant nous allions naviguer".

Dr Monferrier Dorval, invité a l'émission pour mettre les auditeurs au parfum sur la nouvelle entité de justice (CSPJ) censée récupérer une certaine partie (une grande même) des compétence, responsabilité et autorité du ministère de la justice, donc du pouvoir a fait l'éloge de cette structure tout en montrant les limites de la loi qui lui a donné vie. Certaines questions demeurent toujours sans réponse, a déploré Me Dorval qui en a profité pour rouvrir le débat sur l'opportunité de la mise en branle de la constitution amendée. "Elle était déjà en vigueur depuis sa publication par le président Préval", indique t-il. Farouche opposant de cette dernière mesure du président Martelly, le sénateur Andrice Riché, avec son humour habituel, s'en est pris à Me Dorval pour avoir déployé beaucoup de zèle à encourager la publication de l'amendement qu'il considère comme une forfaiture. Steven Benoit a dénoncé le "hardiesse permèt" du président Martelly qui a accordé un "ultimatum" de 8 jours au parlement pour designer ses 3 représentants au Conseil Électoral Permanent. Le professeur Wesner Emmanuel dit lui-même ne voir aucune avancée dans cette affaire (CEP), prévoyant les mêmes luttes déloyales, les mêmes manoeuvres sournoises et souterraines du pouvoir pour s'octroyer de tous les postes aux prochaines compétitions électorales.

Jean Monard Metellus