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Ranmase: ‘Je vois venir avec inquiétude une tornade politique après le carnaval`, Himmler Rébu

rebus-colonel-wilne-st-valLe dirigeant du GREH est préoccupé et il l'a manifesté clairement à cette émission de Ranmase où il s'est attelé à conseiller au président Michel Joseph Martelly de faire les gestes qu'il faut, de prendre les décisions qu'il faut pour empêcher au pays de connaitre l'amère expérience qui nous guète. Himmler Rébu dit ne pas comprendre ce que conseillent au chef de l'État les conseillers qu'il a autour de lui. ' Au dernier jour du dialogue, lorsque la situation était corsée par la résistance du sénat sur la question de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administration, un noyau réserve de la classe politique avait suggéré un caucus entre le chef de l'État et le président Desras avec la présence de quelques autres acteurs, parlementaires entre autres et un accord de principe en était sorti; un geste devait être fait par le palais national au plus tard le lendemain à 10 heures et la présidence a encore raté cette opportunité donnant ainsi la possibilité aux sénateurs de l'opposition le temps de mettre la pression sur le président Desras pour compliquer la situation au point où aujourd'hui (samedi 15 Février) aucun accord n'est possible''.

Himmler Rébu qui est très perplexe sur les chances de survie politique pour l'Administration Martelly-Lamothe croit que c'est un pouvoir perdu au beau milieu d'une forêt et qui se complique la vie au fur et à mesure qu'il cherche la sortie par la simple raison qu'il est infiltré dès le départ (lavalas). L'opposition au dialogue et au président Martelly se frotte les mains comme si l'impasse actuelle avec l'accord final qui ne peut toujours être signé représentait une grande victoire pour elle qui avait toujours dit que ce forum était un club de copains réunis pour se partager le gâteau du pouvoir (André Michel). Levaillant Louis-Jeune déterminé comme si une guêpe l'avait piqué se demande même comment un dirigeant politique censé et avisé ait imaginé un seul instant pouvoir tirer quoi que ce soit d'intéressant pour le pays dans un dialogue avec le président Martelly qui a montré dès le départ qu'il était un chef autoritaire et qui ne reculerait devant rien pour mettre en place son projet dictatorial. ''Même aux temps forts de la dictature de Duvalier (plutôt le fils que j'ai connu), je n'ai jamais vu un groupe musical où un artiste interdit de participation dans un parcours du carnaval; or, Martelly l'a fait avec Brothers Posse et pratiquement chaque année et alors de quelle liberté d'expression me parle Stanley Lucas'', a encore dit l'ancien président de la Chambre basse.

L'ancien dirigeant de l'IRI, depuis Washington, avait en effet auparavant, vanté les mérites de l'Administration au pouvoir et rappelé que des organismes crédibles comme Reporters Sans Frontières avaient fait ressortir de bons rapports sur Haïti et son président en matière de liberté de la presse et liberté d'expression en général. Pour donner raison à son collègue Levaillant, André Michel a rappelé que le citoyen Michel Martelly qui bride aujourd'hui les droits des musiciens est, paradoxalement, celui qui en avait le plus profité et il en avait même abusé sous Préval. ''Personne n'a oublié que Sweet Micky osait ironiser sur la maladie du chef de l'État et celui-ci n'avait, à aucun moment, menacé de ne pas le laisser sortir et pourtant il avait des arguments en mains pour le faire avec les propos orduriers et grivois du chanteur''.

Les deux porte-paroles du pouvoir (Me Kedlair Augustin et Lucien Jura) acculés dans les cordes de la défensive par l'opposition se contentaient de reprocher à celle-ci son manque de probité pour reconnaitre même un seul mérite à Martelly et son Administration. ''Si le rapport de RSF était défavorable au pouvoir, il serait aujourd'hui le fait dominant pour l'opposition mais, personne n'en a fait mention parmi vous parce qu'il n'est pas celui auquel vous attendiez'', a dit Me Augustin alors que Lucien Jura s'est lui-même évertué à expliquer le contenu du dernier Moniteur spécial du chef de l'État où 7 sur les 10 noms de la Cour des Comptes sont publiés par l'Exécutif tout en expliquant que les dossiers des trois autres comportaient des failles et qu'il fallait attendre des clarifications avant éventuellement de les envoyer au Journal Officiel de la République.

Au téléphone, le président du Senat, Dieuseul Simon Desras a expliqué que le président Martelly a publié sa liste et non celle du sénat, façon de dire que le grand corps attend que les 10 noms soient publiés et qu'il ne signera aucun accord tripartite du dialogue avant que cette exigence ne soit satisfaite. Encore plus intransigeant, le sénateur Francky Exius, lui aussi au téléphone, avoue que même avec les 10 noms du sénat publiés, le président Desras ne peut et ne doit toujours pas signer cet accord car, le dialogue entre autres faits inacceptables, légitime Lamothe alors qu'une décision du grand Corps recommande la mise en accusation de ce dernier dans l'affaire du juge Jean Serge Joseph.

L'affaire des 7 noms sur 10 publiés par le président Martelly fait rappeler à l'ancien sénateur Turneb Delpé que celui-ci avait fait de même pour le Conseil électoral ''permanent'' et on connait la suite. Le dirigeant du PNDPH, adepte de la Conférence Nationale croit qu'il n'y a pas d'autres alternatives à la crise actuelle que des élections générales en 2014 et Levaillant Louis-Jeune a applaudi des deux mains. 'Dans le cas contraire, Martelly sera contraint de démissionner car, la mobilisation populaire va reprendre pour la plus belle après le Carnaval'', a averti le Dr Delpé.

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