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Michel Martelly et ses tuteurs les " blancs" pris au piège: Le CEP exige une loi électorale votée par le parlement

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Tout Haiti vous rappelle, que chez nous en Haiti nous parlons de " Kle kou " quand un adversaire vous pousse dans un coin et que vous n'avez aucune autre option. Telle est la situation dans laquelle se retrouve Michel Martelly et ses tuteurs les "blancs". Ce conseil électoral provisoire (CEP ) issue quand même de l'accord d'el Rancho vient de montrer la limite et dénoncé cet accord en prenant sa distance avec l'article 12 qui était l'épine dorsale de cette entente réalisée entre Martelly et ses alliés sans tenir compte de la véritable opposition politique qui vient du même coup de savourer sa douce victoire en campant sur sa position "légaliste" .

Pour le CEP de Max Mathurin, Néhémie Joseph et de Léopold Berlanger il est impossible d'avancer dans le sens de la réalisation des élections cette année si la loi électorale n'est pas votée par le parlement. Pas question de l'utilisation de l'article 12 de l'accord d'el Rancho. Il ne reste à Michel Martelly dit Sweet Micky qu'une seule option.

Martelly et ses tuteurs n'ont d'autres choix que de rechercher un compromis, s'il n'est pas trop tard, avec l'opposition et le groupe des 6 sénateurs de l'opposition s'ils ne veulent pas se retrouver en Janvier 2015 avec un président de facto sous les bras, car nulle part dans la constitution il n'est prévu un président dirigeant le pays avec l'absence de l'un des 3 pouvoirs. Malgré toutes les embuches, l'histoire retiendra qu'il est de la responsabilité de Michel Martelly de n'avoir pas réaliser les élections pendant plus de 3 années consécutives. Quel échec cuisant pour les Blancs tuteurs de Michel Martelly.

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 Le CEP demande à Martelly une loi électorale pour organiser les élections

Le Conseil électoral provisoire que dirige Max Mathurin est le résultat de l'Accord d'El Rancho. De ce fait, son mandat consiste à organiser les élections pour les deux tiers du Sénat, la Chambre des députés et les collectivités territoriales comme cela avait été accepté et signé par toutes les parties qui ont pris part au dialogue. Etant donné que la loi électorale de 2013 ne mentionne uniquement que des élections pour un tiers du Sénat et les collectivités, le CEP ne peut avancer sans l'amendement de cette loi bloquée au grand Corps depuis des mois.

Conscient de cette situation, le CEP a écrit en début de semaine au président de la République pour lui rappeler la mission de l'institution électorale qui est l'organisation des élections pour les deux tiers du Sénat, la Chambre des députés et les collectivités territoriales. « L'aboutissement de cette mission, a souligné le CEP au chef de l'Etat, exige que l'outil légal nécessaire, à savoir la loi électorale amendée soit disponible environ cinq à six mois avant la date des élections. Le CEP constate l'absence de cet instrument légal à moins de trois mois de la date prévue pour la tenue du scrutin. »

Une façon classique et diplomatique pour le CEP de dire au chef de l'Etat qu'il a mis la charrue avant les bœufs, en convoquant le peuple dans ses comices pour le 26 octobre, alors qu'il n'y avait pas encore de loi électorale régissant l'organisation de ces élections. Selon ce qu'ont fait savoir les conseillers électoraux à Michel Martelly dans la correspondance, il est impossible de réaliser les élections le 26 octobre prochain.

«... En vue de mieux définir le cours de son action pour l'organisation d'élections crédibles dans les meilleurs délais, si possible avant la fin de l'année 2014, le Conseil électoral provisoire vous demande, Monsieur le président, de bien vouloir statuer sur la question avec les parties et acteurs concernés, ce pour permettre au CEP de disposer d'un cadre légal actualisé », lit-on dans cette correspondance dont le Nouvelliste a eu copie.

Cette correspondance du CEP au chef de l'Etat fait suite à une rencontre au palais national vendredi dernier entre Michel Martelly et les conseillers électoraux, au cours de laquelle les questions de budget, de l'amendement de la loi électorale, de l'application de l'Accord d'El Rancho, entre autres.

Environ quatre jours après cette correspondance adressée au chef de l'exécutif le lundi 11 août, le président Martelly n'a, jusqu'à ce moment, pas encore réagi.

Rien n'a filtré non plus de la rencontre tenue lundi soir au palais national avec la participation des présidents des deux branches du Parlement, de l'ambassadeur des Etats-Unis, d'un représentant de l'OEA, du chef de la MINUSTAH, du chef de l'Etat, du Premier ministre et de quatre membres du CEP sur le dossier des élections.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste