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Le ministère des Finances n'a pas l'intention de dépenser un seul centime dans le crédit rose", Marie Carmelle Jn Marie

ministre-finance-mariecarmellejPar Jean Monard Metellus --- Avec une assurance presque légendaire, un ton de vraie technicienne de la finance qui contraste évidemment avec les fanfaronnades et un "prêt a tout défendre y compris l'indéfendable" d'un Mario Dupuy (Culture) ou d'un Ralph Théano (chargé des relations avec le parlement), eux aussi présents sur le panel, la ministre de l'Economie a étonné plus d'un par sa capacité à privilégier l'intérêt supérieur de la nation (gestion rationnelle des Finances) au détriment des programmes vides qui font de la duplication et qui ont plutôt tendance à appauvrir l'Etat.

Si la ministre a fait des concessions pour le Carnaval des Fleurs par exemple ou "aba grangou et ti manman chérie" (de simples slogans car, s'inscrivant déjà dans un plan d'allocation familiale financé au FAES par l'étranger, dit-elle), elle est par contre sans pitié et sans équivoque sur le projet de la première dame que celle-ci prévoit de faire piloter par le ministère à la condition féminine sous le nom de crédit rose. "Nous n'avons pas encore dépensé un seul sou dans ce programme et nous ne prévoyons pas non plus d'en dépenser car, personnellement je n'en vois pas l'utilité puisqu'il y a déjà dans le privé des programmes de micros-crédit que nous aurions du plutôt appuyer et c'est déjà un secteur à risque (créances douteuses); l'Etat ne peut pas entrer dans cette aventure périlleuse" a encore dit la ministre qui a aussi "douché" les policiers sur les promesses électorales (président Martelly) d'augmentation de salaire. "Il n'y a pas moyen mais, les policiers doivent aussi avoir le courage de reconnaître qu'ils ont quelques avantages que les enseignants n'ont malheureusement pas eux-mêmes: on leur paie la nourriture au service".

Wilson Laleau du Commerce et de l'Industrie a aussi été franc et direct en reconnaissant que nous avons un pays détruit et une économie de commerçants et surtout d'importation car, nous n'avons pas la possibilité de produire des richesses. "Nous importons grâce aux 2 milliards de dollars annuels de la diaspora et cet argent ne fait que transiter dans le pays; une véritable hémorragie qu'il importera de freiner un jour ou l'autre", a dit l'ancien vice-recteur de l'UEH. Sur le dossier des Salamis, Wilson Laleau a précisé que la consommation et la vente sont interdites tout en prenant soin d'indiquer que l'Etat n'est pas en mesure de faire des contrôles de qualité rigoureux sur tous les produits destinés à la consommation que nous recevons de l'Etranger".

Ady Jean Gardy, le ministre de la Communication a fait un très bel rappel historique du carnaval des fleurs en Haiti pour arriver à la conclusion déjà établie par le président du comité d'Organisation du Carnaval, l'ancien officier des FAD'H Jean Dany Pierre Francois, à savoir que le Carnaval des fleurs a toute sa raison d'être arguant qu'il permettra à des petits artisans et ouvriers de faire un peu d'argent.

Ralph Théano, Mario Dupuy et Jean Renel Sanon (Justice) ont inventé toute sorte d'argumentation pour justifier le vote au CSPJ pour la désignation des membres au Conseil Électoral permanent alors qu'en face, il y avait le bâtonnier de l'Ordre des Avocats, Me Carlos Hercules, le Dr Turneb Delpé et le politologue Gracien Jean pour soutenir l'argumentaire contraire. Ce dernier soutenant que le premier ministre aurait du même sanctionner les ministres qui ont eu le culot de défendre une telle forfaiture. Preuve de la vive tension qui a régné et du piment des échanges, le ministre Sanon a un peu haussé le ton face au chef du barreau de PaP lui rappelant qu'il s'adressait à un ministre; celui-ci, nullement impressionné, lui a rétorqué qu'il s'adressait à un bâtonnier.

Edwidge Lalanne, fraîchement débarqué (révoqué) de son poste au bureau des relations avec le CARICOM a soufflé le chaud et le froid à l'émission; tantôt, il soutient le président Martelly présenté comme un homme bon que son entourage a corrompu; tantôt il attaque Lamothe pour sa diplomatie d'affaire considéré comme une vaste plaisanterie. Ralph Théano qui voulait trop bien faire s'est en fait embrouillé dans une affaire de budget présenté sans apport de la communauté internationale (graisse cochon an kap kuit cochon an) et avant même d'avoir été "corrigé" par la ministre des Finances (parlant plutôt d'effort haïtien pour diminuer la part de l'aide externe déjà d'ailleurs aléatoire), le ministre chargé des relations avec le parlement a été cueilli par le panel qui lui rappelle les dépenses somptueuses de cette administration (avec des cortèges de simples ministres longs de plus d'une dizaine de véhicules et pas n'importe lesquels), façon d'indiquer à M. Théano qu'on est pas dans une logique de rationalité dans les dépenses et d'austérité économique, indispensable pour ne pas dépendre presqu'exclusivement de l'aide externe comme c'est le cas actuellement. Un Ranmase très profond et très équilibré, serait-on tenté de dire sur Caraibes FM hier samedi. 

Source: infohaiti