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Haiti: Et ces Pauvres Riches ?

jean-rony monestime touthaiti« Un riche, pauvre en esprit, est pauvre pour le reste de sa vie; un pauvre, riche en esprit, est riche pour le reste de sa vie Â»

Les turbulences politiques qu’a connues Haïti peuvent se résumer en un seul obstacle : l’écart trop scandaleux entre riches et pauvres. Surtout que l’origine de cet intervalle a été engendrée par les fils des colons français qui se sont imposés en de vrais héritiers, au lendemain du 1804. Ces derniers ont assassiné l’empereur Dessalines et légué à la postérité un conflit terrien et une de lutte de classe sans merci.

Autrement dit, la provenance des avoirs de nombreux richissimes haïtiens est du sang de leurs frères chicanés pour leur pigmentation. C’est un bien acquis sous l’égide des abus et de l’exploitation. Ce qui jette un soupçon mythique sur le statut de tout homme riche du pays. Pour cause, le profil du riche haïtien s’abrite au-dessous de la clémence. La plupart des noms de familles soulèvent du déplaisir. D’ailleurs, pendant nos deux-cent-douze (212) ans d’histoire post-indépendantistes, nos trente-trois 33 tumultes politiques peuvent tous exprimer de jérémiades contre des richissimes.

Le riche haïtien est le plus sous-développé de la région. Il est membre d’une classe sociale qui vit sans les principes de convivialité. Le seul rapport qu’elle a avec les masses est « acheteur-vendeur Â». Ainsi, le richissime fait tout au détriment des pauvres et de la classe moyenne. C’est un groupuscule qui détruit la production nationale en connivence avec des chefs d’état civils et militaires ; il affaiblit l’état haïtien sous l’effet de la mauvaise concurrence: les boutiques d’énergie défont et anéantissent l’EDH ; la mise à mort de la TELECO par la NATCOM est un complot de la classe des affaires, une unité rétrograde du régiment de nantis ; les douanes haïtiennes sont concourues grossièrement par des douanes privées et la DINEPA est combattue et boycottée pour la vente de l’eau en sachet issue des compagnies privées.

Certainement, les riches d’Haïti ne vivent pas. Ils se font haïr par le peuple et deviennent prisonniers d’une Pétion-ville déboisée et fragile. Au lieu de contribuer dans le social pour réduire la criminalité, ils préfèrent acheter des chiens de garde et vivent dans la peur ; au lieu de créer d’emplois, ils préfèrent la contrefaçon et la corruption. Alors que le pays aurait été différent, si ces riches avaient changé leur mode de rapport avec les masses : Il y aurait eu moins de grèves, s’il y avait eu plus d’emplois ; il y aurait eu moins d’églises conformistes, s’il avait eu plus d’écoles et il y aurait eu moins de bandes, s’il y avait eu des centres de recherches.

Cette classe de richissimes d’Haïti est trop moyenâgeuse : elle vend les appareils électriques sous un rythme prononcé dans un pays de moins de 12 heures temps de courant par jour; elle pullule les banques, alors que moins de dix pour cent (10%) de la population ont un salaire stable.

L’habituation du riche haïtien confirme qu’il est un ennemi du changement et un catalyseur de nombreuses turbulences dans le pays. Comment peut-on crier barbarie et violences quand on est provocateur?

Un noble constat permet de comparer le richissime haïtien à un pauvre-riche qui jouit piteusement de son argent. Il finance les coups d’état, mais craint du sang ; il est blancomane aux accents nationalistes. C’est que les « hommes du pognon Â» de chez nous sont pauvres par leur mentalité et flirtent avec la faillite. Leur paix n’est pas pour demain. Car, ils sont nombreux les riches à la mentalité misérable qui ont perdu leur richesses et deviennent pauvres au cours des ans. À l’inverse, certains hommes, très pauvres, avec la mentalité de riches peuvent facilement devenir riches.

La mentalité crayonne le destin. Le mal dont souffre Haïti est dû, en partie, au comportement des richissimes. La crise haïtienne actuelle et son corollaire paroxystique restent un problème de classe qui se dessine en d’autres adversités trop visuelles. Cette classe de richissimes, kidnappant l’économie nationale, veut y ajouter la politique. Or, elle a échoué plusieurs fois dans cette tentative ignominieuse. Dans le pays post-Duvalier, les nantis ont déjà essuyé d’évitables revers en essayant de tout contrôler, mais ils n’ont rien appris de leurs tartufferies. La nature aura raison.

Vive Haïti ! vive la révolution ! Cette misère d’Haïti harcèle. C’en est trop!

Jean-Rony Monestime André

Secrétaire General Adjoint de l’INFINI
Professeur d’Université dans le New Jersey,
Seton Hall University
BA en Connaissance Générales,
BS en Médecine Nucléaire,
Maitrise (MHA) en Sciences de Santé (Healthcare)