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Les Crimes de Jovenel: Les mitraillettes chantent la mort et c’est le temps des massacres…!

jovenel fadh nov 18 nov 2019 touthaiti

« Encore ces klaxons d’incertitude

Qui troublent le repos

De mes nuits blanches... !

Toujours ces pensées endeuillées

Qui rapetissent la surface

De mes espoirs déjà étranglés... !

La toccata de frénésie

Emplit le galetas

Où, constamment,

Je tournicote

Dans les flammes

De ma révolte incendiaire.

Sous les vents de la déprime,

Mon dos voûté

Jusqu’aux genoux se courbe.

Mais au moins,

Vers le « Jour Â»

Qui bientôt se lèvera,

Je marche.

Je marche

Pour « libérer la Liberté Â».

Marchons camarades

Pour que les chants de l’aube

Viennent faire tamiser

Les lumières de la vie

Sur les murs ténébreux

De la terreur affreuse.

Viendra le temps,

Viendra le jour

Où main dans la main,

Nous chanterons ensemble

Des chansons de vendange...

Camarades,

On se grisera de sang

Et de bon vin. Â»

(Robert Lodimus, Couronne d’épines et de ronces, inédit) 

Par Robert Lodimus --- Le sang des pauvres continue de couler sur le territoire de la République   d’Haïti. Les manifestations de rue s’amplifient. La présidence de Jovenel Moïse, muette et déboussolée, semble disposée à assassiner tous les habitants des quartiers bidonvillisés pour se maintenir arbitrairement, dictatorialement au pouvoir. Il ne se passe plus un jour sans qu’il y ait des cadavres et des blessés par balles dans toutes les villes du pays. Le ciel d’Haïti est assombri sous des nuages de tristesse et de chagrin. La terre de la République est noyée sous les larmes des familles durement éprouvées. Des pères, des mères, des enfants, des oncles, des tantes, des cousins, des cousines, des neveux, des nièces, des voisins, des voisines, des camarades manquent à l’appel. Jovenel Moïse et ses supporteurs étrangers utilisent les bras criminels des hors-la-loi pour terroriser des citoyennes et des citoyens qui dénoncent le vol, le viol, le pillage et le gaspillage des richesses de l’État. Et qui réclament le procès de la dilapidation du fonds PetroCaribe et l’emprisonnement des coupables.   

Les actes de violence posés par les malfrats au service des délinquants du PHTK sont indescriptibles. Comme dans les péplums, des quartiers sont incendiés en plein jour et les habitants égorgés impitoyablement. De toutes parts, les gens fuient. Abandonnés à leurs malheurs, ils n’ont pour se plaindre que les micros de certains médias parlés et télévisés qui font, – il faut le souligner –, un travail de militance politique considérable et appréciable. Le pays des Haïtiens est méconnaissable. Au niveau de tous les départements, les rues surplombées de lourdes barricades décrivent une atmosphère inquiétante de prélude à la fin du monde. 

Des couches importantes de la population sont tenaillées par la faim. Les marchés publics restent fermés. Les vendeurs ne peuvent pas s’exposer dangereusement aux démons de l’insécurité galopante. Les quelques vivres alimentaires disponibles dans les jardins déjà pauvres pourrissent sur place. L’impraticabilité des voies de pénétration, affectées elles aussi par la crise insurrectionnelle, empêche les agriculteurs d’alimenter les principaux points de distribution massive. Jamais Haïti n’a vécu des événements sociopolitiques pareils! Les compatriotes de la diaspora sont eux-mêmes bouleversés par les images et les nouvelles choquantes qui leur arrivent tous les jours sur WattsApp.

Cette situation donne raison au texte que nous avons écrit et qui a été publié dans les journaux et sur les sites internet : Â« Jovenel Moïse : le fléau des dieux. Â» Nous sommes étonnés de constater que des zigotos atteints de la « microphonite Â», – qui s’érigeaient hier encore en moralistes comme au bon vieux temps de la Grèce antique –, reprennent aujourd’hui les mêmes qualifiants à valeur péjorative, dépréciative que nous utilisons pour décrire les charognards qui tiennent le peuple haïtien en otage. « Jovenel Moïse est le président de notre pays, nous ne pouvons pas le traiter n’importe comment Â», disaient ces individus nébuleux, qui choisissent toujours le moment opportun, comme un cerf-volant, pour se tourner de bord. Pour virer avec le vent. 

Aujourd’hui, comment la Nation haïtienne traite-t-elle Jovenel Moïse et sa femme Martine? Le mot qu’elle n’a pas utilisé pour qualifier de façon hostile, maléfique, malsaine ces deux « vermines Â» est tout simplement inexistant. Danny Laferrière, de l’académie du Cardinal Richelieu, pourrait aider en ce sens. Nous pensons également à Donald Trump, le fameux diplômé de la faculté des obscénités, en Amérique du Nord! 

L’horloge de la République d’Haïti marque le temps des règlements de compte avec les prédateurs de la patrie dessalinienne. Les Haïtiens ont juré de finir avec le système politique, économique et financier qui les avilit depuis la fondation de cet État atrophié par l’assassinat de l’empereur. 

Le terme « Révolution Â» est actuellement sur toutes les lèvres. Les ouvriers, les travailleurs, les paysans ne savent pas ce que cela veut dire rationnellement, scientifiquement, académiquement, dites-vous, peut-être. Néanmoins, ils savent très bien ce que ce concept, une fois matérialisé, est capable d’apporter dans les maisonnettes et les ajoupas : logement, nourriture, eau potable, éducation, transport, santé, sécurité… Alors, tous ont juré de tourner définitivement la page de l’exploitation, de la répression, de la déshumanisation, de l’exode, de la famine, de l’analphabétisme… Les biens de la terre doivent profiter à tous les êtres humains. L’univers n’a pas été créé avec des lignes frontalières. Changer le système veut dire aussi rétablir les principes de la « libre circulation Â» pour toutes les nations. 

Depuis 2011, les gangsters du PHTK, aidés de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Organisation des États américains (OEA) ont usurpé le pouvoir politique. Jovenel Moïse, l’héritier du trône des « crânes rasés Â», tue sans pitié pour éviter la prison à ses patrons, à sa femme et à lui-même. Mais comment pourront-ils y échapper? Le valet des puissances impériales sait lui-même qu’il est condamné à finir comme Caligula, Néron, Laurent Désiré Kabila, Léon Trotsky ou Vilbrun Guillaume Sam. Y a-t-il un endroit de la terre où l’escogriffe écervelé et ses proches parents et collaborateurs puissent aller se cacher, se retrancher pour se dérober aux châtiments qu’ils méritent et qui les attendent? L’œil de la « justice populaire Â» les suivra jusque dans les entrailles de la terre. Comme Caïn pour le meurtre de son frère Abel, Jovenel Moïse, Martine Joseph, Guichard Doré, Charlot Jacquelin Junior, Fednel Monchéry, et tous les autres ruffians, tous les autres gredins affectés au « palais des vampires Â» ne connaîtront jamais la paix, tant que le sang des victimes innocentes continuera de crier vengeance. « Tell me who you go I’ll tell you who you are (Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es). Â» L’histoire retiendra que Jovenel Moïse et sa disgracieuse compagne ont fait massacrer des centaines d’individus qui, comme eux, viennent des couches les plus pauvres et les plus exploitées de la société haïtienne. Les conseillers spéciaux du palais national n’ont pris aucune distance avec les Dracula. Au contraire ils continuent de les soutenir ouvertement et d’exiger le respect d’un soi-disant mandat présidentiel de 5 ans! Et pourtant, la plupart d’entre eux, comme Charlot Jacquelin Junior, ont grandi parmi le peuple, dans la boue de Martissant, ou dans l’insalubrité de Cité Simone, devenue après les événements du 7 février 1986, Cité Soleil, en hommage à Jacques Stephen Alexis alias Jacques Soleil, et à la station militante de l’église catholique, Radio Solèy, qui a honorablement et courageusement contribué à l’écrasement du jean-claudisme. 

Jovenel Moïse, un « gougnafier Â» sans classe, qui n’est même pas un « grand paysan Â», pense malgré tout qu’il est un aristocrate! Le chenapan se comporte comme un prince qui a été élevé au Palais de Buckingham. Grossier paysan aujourd’hui. Grossier paysan demain. Et pour toujours. Nous nous souvenons encore du jour où le fameux « inculpé Â» du commissaire Jean Danton Léger a désigné Marc Antoine Acra par son prénom, en public, à l’aéroport international Toussaint Louverture. Cet après-midi-là, il prenait ouvertement la défense de ce dernier dans le dossier controversé de la « drogue sucrée Â». Avec arrogance, Jovenel Moïse laissait entendre devant les caméras et aux micros de la presse que c’était normal pour un individu qui travaille durement de devenir « millionnaire Â». Quelle insulte pour les ouvriers et ouvrières, les travailleurs et travailleuses, les petits fonctionnaires et employés qui triment un peu partout dans le monde et qui ont du mal à se nourrir et à se loger décemment! Avec un salaire minimum dérisoire par jour, comme le kleptomane «  sans domicile connu Â» l’a fixé, il y a quelques semaines, à environ 500 gourdes ($5,00 US/jour),– donc revu à la baisse dans le contexte économique et monétaire actuel – , le valet d’André Apaid, de tous les patrons gloutons et prédateurs de l’industrie de la sous-traitance,– celui qui a le pouvoir de descendre la lune pour éclairer la terre –, ne fait que se moquer de la misère des honnêtes citoyennes et citoyens. Le truand, la brute et l’usurpateur refuse de comprendre qu’il existe en Haïti et ailleurs dans le monde des gens humbles, modestes, irréprochables qui ont choisi de gagner leur vie à la sueur de leur front, comme Dieu l’a ordonné à Adam et Ève. Ils se lèvent tôt pour prendre la route des usines, avec pour leur repas de midi, le reste de la nourriture d’hier, un petit sandwich préparé avec du pain rassis et de la sardine, une bouteille d’eau du robinet, ou de jus de fruit presque avarié. C’est ainsi que ces rudes journaliers et journalières arrivent à rapporter à la maison les quelques sous qui les aident à subvenir tant bien que mal aux besoins de la petite famille. Eux et elles n’ont pas accès au fonds PetroCaribe pour se faire construire des haciendas au coût faramineux de 9 millions de dollars US sur le littoral des Arcadins. Pourtant, Ils bourriquent comme des bêtes de somme! 

Dimanche 17 novembre 2019, les policiers patriotes ont rejoint de manière significative le mouvement de revendications des masses populaires. Ils ont annoncé pour l’histoire la fondation du premier syndicat officiel de la police nationale d’Haïti. Malgré les mises en garde des autorités gouvernementales, les policiers syndiqués ont exprimé clairement et fermement leur intention de ne pas renoncer à leur entreprise. Ils affirment que l’institution policière n’a d’autre choix que de se conformer, de se plier à leurs exigences qu’ils considèrent comme un acte constitutionnel. Donc, tout à fait légal. Ils ne reculeront pas devant les menaces de sanctions. Passé le délai qu’ils ont fixé au début du mois de janvier 2020, les concernés comptent utiliser des moyens plus persuasifs : ils refuseront carrément d’obtempérer aux ordres de leurs supérieurs hiérarchiques. « Nous nous croiserons les bras Â», ont-ils répondu à la journaliste de Radio Zénith FM, la station de radiodiffusion qui est présente aujourd’hui sur tous les fronts ouverts dans la lutte contre l’équipe de Jovenel Moïse.

 La révolte des policiers est une belle occasion qui vient d’être offerte sur un plateau en or aux différents secteurs de l’opposition qui cherchent à mettre fin à la présence de Jovenel Moïse au palais national. N’est-ce pas le moment pour les stratèges de l’insurrection en cours de penser à séparer l’ivraie du bon grain au sein de l’institution policière? Le combat du peuple haïtien contre le « poulain Â» corrompu de Washington, d’Ottawa, de Paris, etc., ne pourra pas être gagné sans rallier les policiers honnêtes à la cause de changement du système sociétal, politique, économique et financier. Il faut que les avant-gardistes du mouvement les convainquent de rejoindre le combat des masses. Le gouvernement est transitoire. L’État est permanent. La vengeance du peuple sera terrible pour les bourreaux qui servent les intérêts du Core Group. Les « Barbecues Â» seront sacrifiés à l’autel de la victoire prochaine. Et le pays sera débarrassé de tous les malfaiteurs, de tous les scélérats, de tous les sacripants qui persécutent les habitants des bidonvilles.

 La « Révolution Â» rendra justice aux victimes du PHTK

Cette racaille qui demande à une fraction corrompue de la police nationale de tirer sur les foules désarmées qui revendiquent du pain, des emplois, des écoles, des moyens de transport efficaces, etc., doit être déférée par devant la Cour pénale internationale (CPI) en vue d’être formellement accusée de « crimes contre l’humanité Â». En aucun cas, elle ne devra s’en tirer à bon compte. Un État révolutionnaire, nous vous le garantissons, ne laissera même pas à ces coupe-jarrets, ces arnaqueurs, ces vils banqueroutiers, ces sanguinaires le temps d’aller à la Haye, en Hollande, aux Pays-Bas, et d’être jugés. L’affaire sera vite réglée. Et réglée autrement. Suivez le regard de l’histoire! Car les exemples sont encore vivants dans la mémoire de l’humanité. 

Le 13 novembre 2018, le quartier de La Saline a été le théâtre d’un violent massacre. Environ une centaine de cadavres par balles et par armes blanches. Les assaillants ont brûlé les corps des victimes afin de les rendre méconnaissables. Inidentifiables. Les Organismes des Droits humains qui militent dans le pays ont enquêté minutieusement. Ils dénoncent ce qu’ils appellent un « massacre d’État Â». Les rapports qu’ils ont produits sont arrivés dans les enceintes du Congrès des États-Unis et de l’Organisation des Nations unies. Le Core Group présent en Haïti est resté muet comme une carpe devant ce crime odieux. Et pourtant, l’opinion internationale sait que la présidence de Jovenel Moïse est impliquée dans les tueries de Carrefour-Feuilles, de la Saline, du Bel-Air… Pas une note de presse émanée du palais national pour présenter des condoléances – même hypocrites – aux parents des victimes! 

L’ambassadeur états-unien en Haïti, Michèle Sison, continue d’insister sur la nécessité qu’il y ait un dialogue entre Jovenel Moïse et les groupes de l’opposition qui agissent au nom des revendications légitimes de la société haïtienne. En Afrique du Sud, le révolutionnaire Chris Hani fut assassiné après avoir accepté de participer à un dialogue qui se proposait de trouver une voie de résolution de la crise politique et de l’apartheid qui ravageaient ce pays. Saurait-il exister un quelconque compromis entre les « anges Â» et les « démons Â»? Leurs routes sont parallèles. Le « Bien Â» et le « Mal Â» n’ont aucun point de rencontre. L’un construit, l’autre détruit. Jovenel Moïse et sa vilaine épouse doivent débarrasser le plancher. Et après leur jugement et leur incarcération, car ils ne peuvent en aucun cas bénéficier de ce que la loi appelle la présomption d’innocence, – nous avons pris la responsabilité de le mentionner sans la moindre hésitation –, l’État haïtien post jovenelien doit avoir le courage et la prévoyance de reconsidérer les structures de ses relations diplomatiques… 

Le coup d’État contre le président légitime de la Bolivie Evo Morales vient prouver une fois de plus que certaines présences sur le sol national sont des épines qui collent au pied du développement social et du progrès économique. L’impérialisme, le néo-libéralisme, le néocolonialisme est définitivement contre le bien-être des populations des pays émergents et en voie de développement. 

Les manifestations du 18 novembre 2019, lancées dans toutes les grandes villes d’Haïti, n’ont pas permis encore au peuple haïtien de venir à bout du régime diabolique de Jovenel Moïse, soutenu ouvertement par les États-Unis. Dans la capitale haïtienne, à Delmas 66, des bandits lourdement armés par le palais national ont même échangé des coups de feu avec des policiers qui accompagnaient la foule. Un compatriote journaliste a été atteint au pied par un projectile. Jovenel Moïse et son équipe de dilapidateurs, en complicité avec le Core Group, ont résolu de « chaotiser Â» le pays. En provoquant la mise sous tutelle permanente de la République d’Haïti par les forces impérialistes, les « fripons Â» du PHTK pensent parvenir à se soustraire de la justice. 

Nous avons écrit dans notre ouvrage inédit Â« Le Grand Combat Â»:

 Â« Comment réparer les méfaits du néocolonialisme « pauvrivore Â» sans faire gronder le tonnerre, sans faire zébrer les éclairs, sans déclencher les orages… ? Les mots de révolte et d’indignation des chantres de la « Liberté Â» sont devenus inefficients. N’est-il pas venu le temps d’entendre exploser les « vers rimés ou libres Â» que les poètes de la « Révolution Â» universelle ont composé dans la solitude de l’aube carcérale? Le temps presse. Faut-il attendre encore longtemps, avant d’allumer la mèche de cette Libération qui gruge notre patience ? Les poèmes d’Heinrich Heine, d’Edmond Laforest, d’André Chénier, d’Etzer Vilaire n’arrivent toujours pas à détonner dans la cour des châteaux et des palais où les  Fantine et les Cosette  sont crucifiées ou pendues au crépuscule du soir. Les artificiers manquent encore à l’appel. Des camarades anonymes, humiliés, persécutés et abandonnés par l’État bourgeois, guettent trop longtemps déjà l’arrivée des matins d’espoir dans un coin assombri de leur chaumière glaciale. Â» 

Il est temps que le « vent Â» du cinéaste néerlandais, Georg Henri Anton Ivens dit Joris Ivens, d’idéologie socialiste, se lève dans le désert des souffrances du peuple haïtien.

Robert Lodimus   

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