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Venezuela dit : Hugo Chavez doit vivre

Pas besoin de faire le calcul. C'est Caracas qui est debout et uni pour dire que Chavez doit vivre. Vêtue de la couleur de la révolution, la population a fait vibrer, jeudi pendant toute la journée, le macadam de la capitale vénézuélienne en support à leur président malade et hospitalisé à Cuba depuis exactement un mois. Les principaux leaders de l'Amérique latine sont de la partie. Haïti aussi, à travers son Premier ministre, Laurent Lamothe.

« Viva la révolucion ! Viva Chavez. Yo soy Chavez ! ». Le soleil et la chaleur ne suffisent pas pour décourager cette marée humaine déterminée. Caracas est tout en rouge, la couleur nationale de ce pays grand exportateur de pétrole. D'une seule voix, dans une harmonie presque parfaite, la population marche pour dire que « Chavez doit vivre ! » Les principales rues de la capitale vénézuélienne sont bondées de gens. Musique, discours de circonstances, parade de l'armée de l'air...Un grand moment d'émotion. Ils attendent le retour en santé de Chavez, leur espérance.

Les poings levés vers le ciel, les yeux fermés, les manifestants entonnent l'hymne national devant le palais présidentiel. Un moment fort et émouvant. A un signal donné, ils crient de toute leur force : « Vive la révolution bolivarienne ! Vive Chavez ! » « Là où il est à Cuba, Chavez doit nous entendre crier vive la révolution, vive son rétablissement ! », a lâché une jeune demoiselle les larmes aux yeux. La population n'a pas beaucoup de nouvelles sur l'état de santé de leur leader. Mais elle espère.

A la face du monde, les partisans de Hugo Chavez ont réaffirmé leur amour et leur affinité pour ce leader qui veut redistribuer la richesse du pays à la population, aux plus pauvres. Du moins, c'est ce que disent ses alliés. Des stands sont placés à chaque 500 mètres dans toutes les rues de Caracas et diffusent des musiques de gloire, de combat et de victoire. Victoire sur la maladie de Chavez et pour son retour.

Les principaux leaders de l'Amérique ont manifesté aussi leur amitié et leur respect à Hugo Chavez. Après avoir pris part à une importante réunion sur l'accord PetroCaribe, ils ont participé à la manifestation aux côtés de la population. La présence des grandes figures de la région comme Daniel Ortega, Evo Moralez, entre autres, a été bien accueillie et chaudement applaudie par la foule.

Pour Haïti, Laurent Lamothe, Premier ministre, n'a pas manqué de témoigner la gratitude du pays à l'endroit de Hugo Chavez. « Chavez est dans le cœur des Haïtiens. Je souhaite que Hugo Chavez récupère rapidement », a-t-il lancé tout en soulignant les bienfaits de la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de l'éducation et la lutte contre la cherté de la vie.

Pour la communauté haïtienne au Venezuela, une éventuelle disparition de Chavez serait un coup dur. Selon Junior, un jeune compatriote dans la trentaine qui travaille dans un Burger King à Caracas, le régime actuel lui permet d'étudier gratuitement et de bénéficier de beaucoup d'avantages sociaux. « Je ne sais pas ce qui arrivera sans Chavez, mais je sais que l'opposition ici n'aime pas beaucoup les Haïtiens ni les Cubains. Ils estiment que Chavez nous envoie beaucoup trop d'argent à travers des programmes comme le PetroCaribe », a-t-il dit au Nouvelliste d'un ton inquiet.

Nicolas Maduro, le vice-président du Venezuela, qui devra succéder à Chavez, est aussi aimé de la population. Mais il n'est pas Chavez. C'est le leader qui l'avait lui-même désigné avant son départ pour Cuba au début du mois de décembre dernier. « Parce que Haïti nous a aidés dans notre lutte pour l'indépendance, nous avons une dette éternelle envers le peuple haïtien. C'est pourquoi nous allons supporter le pays pour toujours », a-t-il promis.

Cependant, il faut souligner que l'opposition au Venezuela se renforce de jour en jour et a prouvé son poids dans la balance lors des dernières élections qui ont permis à Chavez d'avoir un troisième mandat. Ce dernier devait prendre son investiture le jeudi 10 janvier. Chavez absent pour raison de santé, la date de l'investiture a été repoussée par la plus haute instance judiciaire du pays.

Pendant toute la journée du jeudi, la circulation à Caracas était paralysée. Si pour certains membres de l'opposition Hugo Chavez n'a pas beaucoup de chances de s'en sortir, le pouvoir a soutenu que l'état de santé du président est stable. Ce qui n'a pas chassé pour autant le doute et l'angoisse de l'esprit des gens. Les partisans du leader de la République bolivarienne ne peuvent qu'espérer. En attendant, ils marchent et prient pour leur chef et leader bienfaiteur.

Si les larmes et les cris pouvaient l'amener à la guérison, Hugo Chavez serait déjà guéri après la grande manifestation populaire de ce jeudi. « Nous voulons qu'il revienne dans son pays pour poursuivre la révolution du changement. Il doit nous revenir... », ont réclamé les manifestants. A qui ? A la Providence, peut-être !

Robenson Geffrard, Caracas
Source: Le Nouvelliste

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