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... Et là, l'eau revient...

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Haïti aura connu une suite ininterrompue d'événements et faits les uns  plus abracadabrants, plus sarcastiques et plus révoltants que les autres. C'est un petit pays qui, de part sa singularité socio-politique actuelle exclut toute approche relevant de la catégorie du normal.

En effet,  ce n'est guère sans grand étonnement que ces peu d'hommes qui restent dans ce pays ont appris cette nouvelle. La nouvelle du choix porté sur l'ancien ministre des finances comme membre d'une commission de transition à l'appel du << Président élu>>, Jovenel Moïse. Laquelle commission aura pour tache de travailler sur la cérémonie de passation de pouvoir entre messieurs Privert et Moïse le 7 février 2017.

Cet acte qui est le tout premier acte d'État posé par le Président élu, d'un avis partagé, laisse présager une éventuelle continuité de corruption et d'amateurisme politique au palais national.

En effet, Wilson Laleau, deux fois ministres des finances pendant le quinquennat de Michel Martely, a été poursuivi par la justice haïtienne pour sa gestion jugée chaotique et scandaleuse. On lui reprochait pour des faits suivants notamment: la non traçabilité des millions de dollars dépensés, violation flagrante des lois sur la passation de marché avec la signature de nombreux contrats alléchants signés sans appel d'offre. Wilson Laleau avait été interpellé par le commissaire du gouvernement, Jean Danton Léger pour faire la lumière sur ce dossier alors que l'intéressé qui a fait l'objet d'un mandat d'amener, a par la suite pris le marquis pour éviter toute possibilité d'incarcération. Alors que, à notre grande stupéfaction, ce même Laleau revient sur la table du pouvoir, sans éprouver la moindre gêne, en toute quiétude, aux yeux d'une classe politique en panne d'énergie mobilisatrice, d'une justice laxiste, d'une presse silencieuse et d'un peuple momifié. Ce geste de Jovenel Moïse, qui lui également , n'est pas en odeur de sainteté avec ce rapport de l'UCREF, est assimilable à une sorte de provocation, d'irrespect flagrant, et aussi  à cette même arrogance qu'a toujours fait montre son patron pendant son passage à la tête de l'État.

Aussi, voit-on par cet acte une démarche tendant à faire  perdurer le statut quo. En effet,  avec ce plat de bananes servi avec du Laleau sur la table du pouvoir, sent-on encore l'odeur d'un dollars qui passera à 100 gourdes et d'une inflation galopante qui ne manquera pas d'aggraver les conditions matérielles d'existence du peuple haïtien. Car, de son lieu de ministre des finances, Laleau n'avait jamais  élaboré une politique publique au tour de l'économie nationale qui tend désormais à s'écrouler. On peut s'attendre par ce signal clairement lancé au retour à la tête de l'État ces mêmes vautours qui ont transformé l'administration publique en un vaste champ de népotisme et de corruption.

On est devant un fait que l'équipe des "tèt kale" ne va rien apporter au pays en terme de projets structurants et novateurs. On aura encore vécu un quinquennat de slogans creux, comme les fameux"E" de Martelly qui n'ont connu qu'un échec cuisant. On aura vécu aussi sous le joug d'un régime irrespectueux des valeurs républicaines, arrogant et provocateur.
 
John Wesley DELVA--