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De Vertières à ce jour en passant par le Pont Rouge: Le double carcan de l’indemnité et de la dette (4 de 4)

leslie-pean-2Par Leslie Péan, 14 Novembre 2013  --- Les nouvelles élites dirigeantes ont effacé de la mémoire collective le sacrifice de grands nombres de dirigeants tombés à Vertières. Les morts de Vertières sont simplement oubliés. Par exemple, les noms des héros Paul Prompt et Dominique Granier, deux commandant morts dans les combats, ne sont jamais cités. Les masses de soldats-cultivateurs sont vues comme des trouble-fêtes, au mieux comme des intermédiaires silencieux dans les affaires entre les élites noiristes et mulatristes.

Les vieux virus idéologiques racistes de la période coloniale se transmettent et se perpétuent. Le mulatrisme se renforce en rassurant sa propre identité contre toute menace de dilution venant d’un noirisme canalisant ses désirs latents d’hégémonie. Les deux groupes s’emboitent, l’un mettant les pieds dans la trace laissée par son prédécesseur. Et nous avons beau prétendre envoyer au poteau le discours de la racialisation des rapports sociaux, le phénomène continue de déranger. C’est là le propre de l’inconscient.

 Le double carcan de l’indemnité et de la dette

 Le 17 avril 1825, Haïti accepte de payer à la France une indemnité de 150 millions de francs pour la reconnaissance de son indépendance. Une somme astronomique qui représentait alors dix fois les revenus d’Haïti. En même temps, Haïti acceptait de réduire de 50% les droits de douane sur les produits français. Cette indemnité était pratiquement le double payé par les Etats-Unis pour l’achat du territoire de la Louisiane qui était 74 fois plus grand que celui d’Haïti.   Cette dette sera allégée en 1838 à 90 millions de francs et ne sera complètement versée qu’un siècle plus tard. Haïti dût s’endetter auprès d’une banque privée française en contractant un autre emprunt de 30 millions de francs au taux d’intérêt de 6% pour payer le premier versement. Mais malgré cette double dette, les nations latino-américaines acquiescent aux pressions américaines et n’invitent pas Haïti à la conférence de Panama du 22 juin au 15 juillet 1826 en dépit de l’aide fournie par Haïti à Simon Bolivar qui fut l’organisateur de cette rencontre historique. Ostracisée pour avoir mis fin à la suprématie blanche dans le monde, Haïti a payé et paie encore un prix élevé.

Ce prix est d’autant plus élevé que les élites politiques n’ont pas compris leur rôle historique et ont tout fait pour simplement remplacer les Blancs en continuant le système d’exploitation coloniale par un esclavage déguisé. Ce que Rosalvo Bobo nommera en 1903 « l’esclavage du nègre par le nègre »[1]. Les élites politiques ont appuyé les intérêts étrangers au détriment de l’intérêt national. Dès 1820, les commerçants haïtiens avaient critiqué ce manque de civisme de l’État en écrivant : « le commerce a fleuri pendant quelques années, mais, par une déplorable fatalité, l’insuffisance des mesures législatives, ouvrant un champ illimité au commerce étranger, fit déborder dans nos places des objets de consommation qui, entrant en concurrence avec ceux du même genre manufacturés dans notre pays, ont tué notre industrie naissante[2]

Ce fut le cas particulièrement avec l’importation des liqueurs étrangères qui contribuèrent à mettre en faillite nombre de guildiveries. Les commerçants haïtiens demandent à l’État d’appliquer une « taxe extraordinaire » sur ces importations. Pour empêcher tout brouillage de leur position, les entrepreneurs haïtiens déclarent : « Notre proposition ne tend à opérer aucune innovation : nous trouvons l’exemple de notre système chez toutes les nations agricoles et manufacturières qui ne veulent pas rester dans une dépendance qui, les rendant tributaires des autres peuples, les empêche de s’élever à une prospérité remarquable[3].» Les rouages de la chaine de production complexe de notre décadence sont identifiés et présentés. Un maillon de taille de cette chaine est la double dette de l’indépendance de 1825 qui engage le pays dans la voie d’une anarchie savamment entretenue au cours des ans.

C’est ce qui ressort de l’orientation prise par l’État haïtien depuis 1804. La politique économique dirigiste est au cœur des difficultés que traverse le pays. La politique agraire favorable aux propriétaires a conduit à la dilapidation du patrimoine foncier. Le Code Rural de Boyer du 1er mai 1826 reprend le caporalisme agraire de Louverture et de Dessalines. C’est aussi le cas avec les politiques fiscales, monétaire, commerciale, agricole qui ont toujours été contraires aux intérêts de la paysannerie. L’État a contracté des emprunts auprès des négociants tout en dilapidant les ressources publiques par la gabegie et des dépenses de prestige. Les caisses de l’État sont considérées comme le patrimoine privé du chef, commandant, empereur, roi, président. Avec la conception du pouvoir absolutiste arbitraire, l’État est devenu le plus grand obstacle au développement de la Nation.

 L’héritage culturel

 L’héritage de Saint Domingue charrié en Haïti est aussi et surtout culturel. Les séquelles du racisme anti-noir sont fortes dans les consciences. L’exclusion semble tenir lieu de colonne vertébrale à la nouvelle société. Du temps de la colonie, les Noirs (esclaves) étaient au bas de l’échelle sociale, suivis par les affranchis hommes de couleur (mulâtres) et enfin au sommet les Blancs, qui étaient les propriétaires, les administrateurs et les gérants. En 1789, il y avait 400 000 esclaves, 28 000 affranchis et 40 000 Blancs. Toutefois, comme l’indique Micheline Labelle, « À Saint-Domingue, en 1789, les affranchis de couleur détiennent un tiers des terres, un quart des esclaves, un quart de la propriété immobilière, une bonne situation dans le commerce et les métiers, et un grand prestige militaire, du fait de leur participation à la guerre d'indépendance des États-Unis[4]. »

C’est un ciel lourd de nuages, d’autant plus qu’on retrouve des cas de colons noirs propriétaires d’esclaves (cas de Toussaint Louverture par exemple), de 15 000 mulâtres esclaves[5], de 5 000 mulâtresses concubines de Blancs, de quelques Négresses mariées à des Blancs (cas de Marie Bunel mariée au français Joseph Bunel). Les Blancs sont les maîtres d’œuvre et font tout pour maintenir la société coloniale esclavagiste. Les Noirs sont les plus grandes victimes du système, car ils sont assimilés à des choses. Et les mulâtres avec une moindre intensité n’échappent pas non plus à ce mauvais sort. Le journal Les Affiches américaines donnait le ton en annonçant : 

« À vendre 33 têtes de nègres et un mulâtre parmi lesquels il y en a plusieurs à talents comme sucriers, cabrouetiers, chauffeurs et mouliniers[6]. »

« À vendre, neuf esclaves à talens dont un Mulâtre et un Nègre excellent cuisinier, pâtissier et confiseur[7]

Quant aux mulâtres, qui étaient astreints à la corvée dans les compagnies de milices, « les officiers ne leur épargnaient aucune des vexations qu’ils pouvaient exercer contre eux, soit au profit des blancs, soit seulement dans le désir de nuire et de tourmenter[8]. »

Malgré tout, les hommes de couleur libres luttent pour contourner les harcèlements et obstacles érigés sur leur chemin. Certains tels que Toussaint Lavallé deviennent médecins ou encore orfèvres tels que Joseph Laubry et Laurent Sequin[9]. Mais, les blancs ne rataient aucune occasion pour repréciser, s’il en était encore besoin, que les mulâtres « étaient exclus de toutes les charges publiques, même de toutes les professions dont l’exercice exige une éducation libérale : ils ne pouvaient être ni avocats, ni médecins, ni prêtres, ni pharmaciens, ni instituteurs ; et ce préjugé qui proscrivait la couleur de la peau, poursuivait la race noire jusqu’à ce que l’union du sang blanc l’eut purifiée, pendant six générations consécutives[10]. » La dénégation d’humanité et les discriminations n’ont pu empêcher à la logique d’être la logique. L’échéance de la déflagration a été repoussée en plusieurs occasions avec Makandal, Padréjean, Boukman, Ogé, Chavannes, mais elle n’a pas pu être infiniment évitée. La bataille de Vertières a été le point de retournement fatidique.

La communauté internationale raciste force les élites coloristes haïtiennes à jouer la carte du blanchiment pour donner au pays un semblant de dignité. La bêtise foisonne dans le désert ainsi créé. Les manifestations du complexe d’infériorité sont plurielles. Non seulement c’est le pouvoir pour défendre les intérêts des anciens et nouveaux propriétaires, mais aussi c’est le pouvoir pour le pouvoir. Les détenteurs de la contrainte en viennent à constituer une classe politique en elle-même, ce que le professeur Marcel Gilbert nomme « la classe de pouvoir d’État »[11]. Il faudra du temps à l’Haïtien pour arriver à une prise de conscience de sa valeur intrinsèque. Comme l’écrit Normil Sylvain en août 1927 : Élevé selon l’esthétique blanche, je me trouvais laid ainsi que ceux de ma race. Je tâchais d’imiter les Blancs. J’appris qu’il valait mieux rester original, rester soi, garder intacte sa personnalité physique autant que morale[12]. »

Les luttes sociopolitiques et économiques ont forgé une identité culturelle dominante d’exclusion de la grande majorité de la population. Cette identité culturelle s’articule dans une socialisation ancrée dans la religion et la langue. Une constitution de soi qui martèle le français et la religion catholique en refusant les « hybridations multiples et changeantes, mimétiques et créatrices »[13]. Un racisme interne, qui n’a rien de superficiel, limite l’accès des Noirs à certains postes dans l’administration publique, l’accès à certaines professions et à la résidence dans certains quartiers. Les représentations racistes anti-noires continuent de dominer. En 2012, Nicole Simon a fait l’amère expérience de la discrimination de la couleur, une véritable idéologie[14]. Des démagogues noiristes en profitent pour monopoliser le pouvoir politique dans une discrimination anti-mulâtre. La nocivité qui se dégage de ces courants coloristes bloque le développement d’Haïti.

 La bête raciale immonde qui sommeille en chacun de nous

 La propagande organisée par les criminels esclavagistes qui ont tué plus de 15 millions de Noirs pendant plus de quatre siècles, dans leur soif de profit et en refusant aux non-Blancs le droit à un salaire, a repris avec l’internet sous les formes les plus caricaturales. Au fait la propagation de fausses nouvelles est au cœur de la stratégie insidieuse de démobilisation des esprits. Essentiellement, nos aïeux y sont souvent présentés comme des barbares, comme des gens n’ayant aucune éthique. C’est le cas particulièrement avec Dessalines présenté comme l’incarnation du mal. Le dérèglement de la raison s’amplifie du fait que des dictateurs comme Soulouque et Duvalier, qui ont commis des crimes très graves, s’identifient à Dessalines en exerçant leur pulsion de mort.

Les recherches des historiens ont souligné des aspects intimes de nos aïeux qui contrarient la représentation dominante que nous nous faisons d’eux. C’est le cas avec les les pavés jetés dans la mare qui remettent sur le tapis la dénonciation de Louverture à Leclerc par Dessalines[15]. Les réactions à ces derniers articles font ressortir le rôle de la subjectivité et de l’ignorance dans la compréhension de certaines tranches de l’histoire d’Haïti. Quoiqu’il en soit, les aïeux n’ont jamais été à une contradiction près. Thomas Madiou, dont l’œuvre a été occultée pendant un siècle, a montré l’incohérence de l’orientation de Dessalines quand ce dernier publie lui-même en 1802 « dans le quartier de l’Artibonite, la proclamation de Leclerc dans laquelle il était représenté comme le dénonciateur de Toussaint »[16].

Madiou écrit : « Quant au général Dessalines, il fût traitre, envers Toussaint dans cette circonstance. Pour satisfaire son ambition, parvenir un jour au commandement des indigènes, il sacrifia aux Blancs celui qui avait été son bienfaiteur, qui lui avait donné tous les grades[17]. » La vérité ne saurait être refusée au nom d’un nationalisme « nationalitaire ». Toussaint dénonce l’abolitionniste juif Isaac Saportas aux Anglais qui le tuent, une fois débarqué à la Jamaïque où il allait travailler à la libération des esclaves comme à Saint Domingue[18]. La bête raciale immonde qui sommeille en chacun de nous se réveille dans les luttes de pouvoir. La fascination morbide pour l’autorité absolue triomphe de tout consensus. La justice est aux ordres. Toussaint fait condamner son neveu Moyse par un tribunal militaire, sans même qu’il soit entendu. Moyse est accusé d’avoir soulevé les cultivateurs et est exécuté en novembre 1801.

Le 26 mai 1802, Toussaint demande à ses officiers congos Sylla, Gingembre Trop Fort, etc. de continuer la lutte. Dessalines dénonce Toussaint à Leclerc[19] qui le fait arrêter le 7 juin 1802. Dessalines fait exécuter Charles et Sanite Belair le 15 octobre 1802. Cela faisait trois mois depuis que Dessalines menait une campagne d’extermination de tous les Congos, ex-officiers et soldats de l’armée louverturienne, mais déclarés « chefs de bande » par les chefs créoles désireux de les dévaloriser afin de consolider leur pouvoir. Le 1er janvier 1804, le nouvel État sort des fonds baptismaux avec un véritable projet anti-populaire. Tout comme la Constitution de 1801 de Louverture avait été élaborée par des Blancs et des Mulâtres, sans la participation d’un seul Noir ; l’Acte de l’indépendance sera signé par 37 dirigeants mulâtres, noirs et blancs. Le fait que ce document ne comporte la signature d’aucun soldat-cultivateur est pour le moins significatif.

Mallet, le bon blan signataire de l’Acte de l’indépendance, est tué par Bazelais à Jérémie en avril 1804. Pétion, Yayou, Gérin complotent et tuent Dessalines le 17 octobre 1806. Christophe élimine Capois-la-mort le 19 octobre 1806. Entre août et décembre 18O7, Pétion élimine physiquement Yayou et Magloire Ambroise, ce dernier alors qu’il était en prison. Gérin connaît le même sort chez lui à l’Anse-à-veau le 18 janvier 1810. Le général Jean-Pierre Delva est assassiné en prison en 1811 sous le gouvernement de Pétion. Le baron de Vastey est tué à la chute de Christophe le 18 octobre 1820. Les transformations péremptoires pour faire avancer Haïti passent par une révolution de notre subjectivité et l’abandon de toute forme de sectarisme. Les Haïtiens, pas plus qu’un autre peuple, n’ont ni le monopole du pouvoir absolu, autoritaire et fasciste, ni celui de la vertu.

Le 23 août 1803, le président Jefferson et les banquiers américains ont refusé de financer les appels désespérés de Rochambeau. Dans une lettre à Pichon, représentant diplomatique français aux États-Unis d’Amérique, Rochambeau expliquait que ce serait la fin de l’expédition Leclerc, s’il ne recevait pas un million de francs par mois afin d’acheter des armes et des munitions. Les Américains n’ont pas bougé, car ils voulaient affaiblir la France en laissant les insurgés gagner tout en s’assurant que leurs idées d’émancipation des esclaves n’atteindraient pas le territoire américain. À l’époque, avec 900 000 esclaves Noirs sur une population totale de 5.3 millions, les États-Unis ne veulent pas que les idées de liberté-égalité-fraternité soient propagées sur leur territoire. On comprend donc pourquoi, dès le 19 mars 1804, Jefferson avait dit aux Anglais qu’il fallait tout faire pour qu’Haïti ne dispose pas de ses propres moyens de navigation et n’ait pas de flotte marchande[20].

 Le traumatisme de la violence

 Les Haïtiens n’ont pas su maintenir l’alliance de classe et de couleur qui leur a permis d’acquérir leur indépendance. La conception du pouvoir personnel absolu d’ancien régime qu’exprime la formule « L’État, c’est moi » a triomphé avec l’absence totale d’éthique qui caractérise les luttes de pouvoir au pays. Les lois n’existent que pour les faibles. Et depuis lors, l’esclavage du Nègre par le Nègre est devenu un fait banal du quotidien. Le comportement responsable qu’exige la démocratie se rencontre rarement. La mentalité ambiante encourage la complicité dans la cruauté. La renaissance du tragique est garantie par la promotion du rapport de l’homme au pouvoir avec la gestion de l’État qui privilégie l’accessoire par rapport à l’essentiel.

L’exercice du pouvoir assassin est devenu une façon comme une autre de prouver son existence par des comportements extrêmes. La pratique politique établie par le dispositif colonial dénoncé par le baron de Vastey s’est renforcée avec l’imaginaire médiocrisant de l’ésotérisme et de l’irrationnel. L’imposition du système de valeurs archaïques dominantes montre depuis lors « ce que c’est que vivre sous le régime de la bête, de quelle vie il s’agit et de quel type de mort on meurt[21]. » Les choix idéologiques et le capital symbolique imposent la détermination de l’extérieur. L’irresponsabilité est illimitée surtout depuis le contournement des efforts de scolarisation avec les écoles borlettes.

De la victoire de Vertières à la défaite du Pont-Rouge, nous avons détruit le réel. Pourrons-nous un jour affronter avec de bonnes chances de succès le traumatisme de la violence qui a fait dire à Jacques Roumain que notre histoire est celle d’une éponge gorgée de sang[22] ? La marge de manœuvre est mince mais elle peut être agrandie une fois que les multiples aspects du problème sont appréhendés par la conscience. « Se pourrait-il que les mots soient désormais impuissants à cerner la réalité des choses, à les changer ? » nous disait hier encore l’écrivain Jean-Claude Fignolé. Interrogation pertinente à un moment de répression des manifestations populaires pacifiques et de limitation des libertés.

Le jeune Marx écrivait en 1843 : « l’arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes ; la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle ; mais la théorie se change, elle aussi, en force matérielle, dés qu’elle pénètre les masses[23]. » Les fascistes ont compris cela et ils se sont ingéniés à dénaturer les mots, leur sens, leur signification, d’abord en maintenant les masses dans l’ignorance la plus abjecte. Puis ils ont remplacé les mots par des notes de musique et les livres par des guitares dans les mains de notre jeunesse. C’est ce que le duvaliérisme a compris en faisant du divertissement musical la meilleure technique d’abrutissement de notre jeunesse. On connaît les résultats.

(Deux autres textes de l’auteur sur Vertières seront publiés les 25 et 26 novembre)

Leslie Péan
Economiste, Historien

[1] Rosalvo Bobo, "A propos du centenaire", Écrits politiques, P-au-P, C3 Éditions, 2013, p. 33.

[2] Ibid, p. 9.

[3] Ibid, p. 13.

[4] Micheline Labelle, Idéologie de couleur et classes sociales en Haïti, Éditions du CIDIHCA  Montréal, 1987, p. 44.

[5] Victor Schœlcher, Vie de Toussaint Louverture, Paris, Karthala, 1982 (1889), p. 1.

[6] Supplément aux Affiches américaines, 28 janvier 1784, p. 65.

[7] Affiches américaines, Imprimerie Royale, 12 mars 1789, p. 139.

[8] Michel Placide Justin, Histoire politique et statistique de l'île d'Hayti, Saint-Domingue, Paris, 1826, p. 144.

[9] Dominique Rogers, « On the road to citizenship – The complex route to integration of the free people of color in the two capitals of Saint Domingue », dans David Patrick Geggus et Norman Fiering, The World of the Haitian revolution, Indiana University Press, 2009, p. 67.

[10] Michel Placide Justin, Histoire politique et statistique…., op. cit. p. 144.

[11] Marcel Gilbert, La Patrie haïtienne : De Boyer Bazelais à l’unité historique du peuple haïtien, Imprimerie des Antilles, Brazzaville/Port-au-Prince, 1985-1986.

[12] « Léonidas et Moi », La Trouée, no. 2, août 1927, p. 87.

[13] Homi K. Bhabha, Les Lieux de la culture -- Une théorie postcoloniale, Paris, Payot, 2007.

[14] Nicole Siméon, « Que dire d'être Noir dans la “république” de Pétion-Ville ? », Le Nouvelliste, 11 juillet 2012.

[15] Gabriel Debien, Jean Fouchard, Marie-Antoinette Ménier, « Toussaint Louverture avant 1789: Légendes et Réalités, » Conjonction, Revue Franco-Haïtienne, 134, 1977; David Geggus, « Toussaint Louverture and the Slaves of the Bréda Plantations », Journal of Caribbean History, 20, 1985-6; Philippe R. Girard, « Jean-Jacques Dessalines et l’arrestation de Toussaint Louverture », Journal of Haitian Studies, Vol. 17, No. 1, Spring 2011; Jacques de Cauna, « Dessalines, esclave de Toussaint ? », Outre-Mers. Revue d'Histoire, tome 100, n° 374-375, 2012 ; Philippe R. Girard, « Découvertes récentes sur la vie de Toussaint Louverture », Le Nouvelliste, 29 octobre 2013;.

[16] Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome II, P-au-P, Deschamps, 1989, p. 329.

[17] Ibid.

[18] Zvi Loker, «Isaac Yeshurun Sasportas - French patriot or Jewish radical idealist? », Transactions of the Jewish Historical Society of England, vol. XXVIII, 1984. 

[19] Philippe Girard, « Jean-Jacques Dessalines and the Atlantic System: A Reappraisal », The William and Mary Quarterly, Vol. 69, No. 3, July 2012, p. 559.

[20] Tim Matthewson, « Jefferson and the nonrecognition of Haïti .... », op. cit. p. 28-29.

[21] Achille Mbembe, « Qu'est-ce que la pensée postcoloniale? », Esprit, décembre 2006.

[22] Nicolás Guillén, Élégie à Jacques Roumain, Rio de Janeiro, 1948

[23] Karl Marx, Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel, 1843.

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