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Le président de l’Uruguay pose un ultimatum au gouvernement haïtien pour qu’il s’engage véritablement dans la voie démocratique

José-Mujica-president-uruguayLe président uruguayen a annoncé officiellement qu'il souhaitait rappeler ses troupes déployées en Haïti, si aucun effort visible de démocratisation n'est mis en œuvre dans le pays dans les 90 jours. Avec 940 casques bleus, l'Uruguay fait partie des pays présents dans la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti, la Minustah, créée en 2004. José Mujica n'a pas encore précisé les modalités de ce retrait, le président uruguayen veut faire pression sur les autorités politiques haïtiennes.

« Là-bas ça fait longtemps qu'on aurait dû convoquer des élections pour renouveler le Sénat. Un vieil exilé qui vivait à l'étranger et qui est très lié au passé dictatorial en Haïti semble exercer beaucoup d'influence. Une chose est d'essayer d'aider le peuple haïtien pour mettre en place une police qui s'occupe de la sécurité, mais ç'en est une autre de rester indéfiniment en Haïti avec un régime qui nous fait douter de sa volonté de poursuivre un objectif de renouveau démocratique », a déclaré le président uruguayen.

La presse uruguayenne réagit ce mercredi aux déclarations de José Mujica. « La clause démocratique », titre par exemple La Diaria qui explique que « l'Uruguay retirera ses troupes d'Haïti si ce pays ne réalise pas d'élections législatives ». Le quotidien rappelle que les élections législatives, sénatoriales partielles et municipales sont en retard depuis bientôt trois ans. « Pourtant le président Michel Martelly n'a toujours pas convoqué de scrutin ».

« Mujica donne 90 jours aux autorités haïtiennes », écrit de son côté El Pais. « Si d'ici 90 jours, le président n'a pas la conviction que la situation en Haïti peut changer, alors il retirera les troupes uruguayennes déployées dans ce pays », rapporte le quotidien. Toujours selon El Pais, José Mujica aurait expliqué lors d'un conseil des ministres que le Brésil réfléchissait de son côté également à un retrait de son contingent de la Minustah. « Si le Brésil s'en va, l'Uruguay fera la même chose » aurait déclaré le président Mujica à ses ministres.

La force onusienne en Haïti compte actuellement quelque 5 000 soldats venus de plusieurs pays, dont 940 Uruguayens. Et justement, ce contingent uruguayen est encore au grand complet alors que certains médias de Montevideo avaient annoncé que la marine de l'Uruguay aurait déjà quitté Haïti. Finalement il n'en est rien, rectifie l'agence haïtienne Alterpresse qui a appelé le commandant de cette troupe, le colonel Santos : « La marine est encore ici. Sa base est aux Cayes. Il n'y a pas encore de décision sur quand les militaires quitteront le pays », a-t-il expliqué à Alterpresse. D'autre part, « la Minustah affirme ne pas avoir encore été informée de la volonté des autorités uruguayennes de retirer les troupes de leur pays de la force onusienne ».

Source: RFI

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